Summerland, Hannu Rajaniemi
Re: Summerland, Hannu Rajaniemi
Et la traduction est à la hauteur ?
"Sauvez un arbre, mangez un castor"
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- Prince-Marchand
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Re: Summerland, Hannu Rajaniemi
Complètement barré ce roman. Je note d'ailleurs un retour en force de l'éther dans les dernières parutions. J'attends la trad avec impatience.
Re: Summerland, Hannu Rajaniemi
Apophis a écrit :Cette trad', c'est en train de virer au gag, qui serait presque drôle si ça ne concernait pas un roman et un auteur qui me tiennent à cœur. Déjà, ActuSF présente Rajaniemi comme "un jeune talent prometteur", le met sur le même plan que des autrices / auteurs français dont personne n'a jamais entendu parler (cf l'interview à Elbakin), et ensuite, propose (les goûts et les couleurs mis à part) une couverture ni faite ni à faire, et en tout cas pas franchement ni esthétiquement attractive, ni même susceptible d'intriguer le lecteur potentiel. Ces types voudraient torpiller la VF qu'ils ne s'y prendraient pas autrement. Sans compter que, sans vouloir leur manquer de respect, il va vraiment falloir m'expliquer par quelle espèce de miracle un auteur de ce calibre a atterri chez eux. Mais alors vraiment, hein. Il y a une maison pour laquelle je sais pourquoi / à cause de qui ça ne s'est pas fait, mais concernant les autres, c'est l'incompréhension totale.
OK
Mais.
Je doute qu'un éditeur veuille torpiller un titre qu'il réédite.
Après, les goûts et les couleurs, je discute pas.
D'autant moins que la discussion serait inutile, la couve me paraissant fort laide.
Re: Summerland, Hannu Rajaniemi
Non mais certaines fois, je me pose la question, franchement. Quand tu vois L'empire s'effondre, PREMIER ROMAN d'un illustre inconnu comparé par son éditeur à Frank Herbert, Isaac Asimov, Jean-Philippe Jaworski, Alexandre Dumas et Eugène Sue (rien que ça !), alors qu'on en est loin, je me dis que certains auraient quelques notions à revoir en matière de communication. En posant d'entrée des comparaisons aussi prestigieuses que sans pertinence réelle, tu crées des attentes qui ne peuvent être que déçues.
Là, c'est encore pire : la couverture ne projette rien, ni envie de posséder l'objet, ni curiosité pour son contenu, et en omettant le fait que Rajaniemi est, notamment dans les anthos de Strahan, mis sur le même plan que la crème de la Hard SF, et qu'il est loin d'en être à son premier texte / roman, l'éditeur fait le contraire, c'est-à-dire qu'à la place de créer des attentes illégitimes, il ne crée pas des attentes légitimes.
Là, c'est encore pire : la couverture ne projette rien, ni envie de posséder l'objet, ni curiosité pour son contenu, et en omettant le fait que Rajaniemi est, notamment dans les anthos de Strahan, mis sur le même plan que la crème de la Hard SF, et qu'il est loin d'en être à son premier texte / roman, l'éditeur fait le contraire, c'est-à-dire qu'à la place de créer des attentes illégitimes, il ne crée pas des attentes légitimes.
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Re: Summerland, Hannu Rajaniemi
Apophis a écrit :Non mais certaines fois, je me pose la question, franchement. Quand tu vois L'empire s'effondre, PREMIER ROMAN d'un illustre inconnu comparé par son éditeur à Frank Herbert, Isaac Asimov, Jean-Philippe Jaworski, Alexandre Dumas et Eugène Sue (rien que ça !), alors qu'on en est loin, je me dis que certains auraient quelques notions à revoir en matière de communication. En posant d'entrée des comparaisons aussi prestigieuses que sans pertinence réelle, tu crées des attentes qui ne peuvent être que déçues.
Mais peut-être que l'éditrice ou l'éditeur chez Anne Carrière (j'ignore qui a dirigé l'ouvrage) a vraiment eu un coup de cœur, a pété un boulon dessus et ça lui a fait sincèrement penser à Frank Herbert, Isaac Asimov, Jean-Philippe Jaworski, Alexandre Dumas et Eugène Sue.
On voit tous des choses différentes dans les livres (et heureusement), j'en parlais avec mon attachée de presse cette semaine au sujet d'Afterland qui ne plaît pas beaucoup alors que c'est clairement un petit coup de cœur pour moi, j'ai beaucoup aimé le bouquin, je l'ai lu trois fois, c'est un livre sur la détermination comme j'en ai rarement lu (mais là on rentre dans le subjectif, moi ce que j'y vois c'est le portrait d'une mère déterminée à sauver son fils, coûte que coûte, y compris en reniant des choses qu'elle s'était juré de défendre "avant". C'est un peu la réponse féminine à La Route de McCarthy, où on voit un père déterminé à sauver son fils d'un monde devenu terrifiant. Je trouve que Beukes répond même à la dimension biblique de La Route, mais je m'égare...).
Après les quatrième de couverture, la communication (surtout sur des enjeux, lancements), c'est très compliqué, comme les couvertures. Où mettre le curseur ? Bien malin qui peut le dire.
Pour revenir dans les clous, la couverture de Summerland (édition française), par exemple, je pense qu'en librairie je ne prends même pas le livre si je ne connais pas l'auteur ou si je n'ai pas entendu parler à plusieurs reprises du titre. Techniquement c'est pas honteux, mais moi ça ne m'évoque rien, je comprends pas qu'elle est la promesse que porte le texte.
Une chose est sûre, je ne l'aurais jamais sorti en juillet (même en année électorale), c'est le plus mauvais mois de l'année pour la presse. Les journalistes bouclent souvent fin mai en matière de papier sur les livres et après le trou médiatique de l'été, on tombe dans septembre, la rentrée littéraire et ils ne parlent quasiment pas de SF, car ils n'ont pas la place. Donc les papiers sortent en octobre, en plein mois de l'imaginaire, où cette année, ce sera brutal, car tout le monde a à peu près repoussé ses enjeux au second semestre, moi le premier.
GD
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Re: Summerland, Hannu Rajaniemi
Dans les bandes dessinées on trouve des hommes-orchestres mais aussi de célèbres associations de scénaristes et dessinateurs. Pour un ouvrage sur lequel l'éditeur fonde de grands espoirs de succès, on ne devrait jamais laisser l'illustrateur seul à la barre mais lui adjoindre l'éditeur ou un scénariste/romancier. Là on parle d'une première édition. Mais en plus d'un demi-siècle de parutions, je n'ai jamais trouvé dans Solaris une couverture qui associe clairement l’Océan, Kelvin et Harey.
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Re: Summerland, Hannu Rajaniemi
Pour rappel, la couverture originale de Summerland chez Gollancz c'était ça. La couverture réalisée chez ActuSF, est une copie upside-down de la couv' d'origine avec un changement de couleur jaune-pisse -> rouge-sang, ce qui est un progrès. Mais en soi, c'est quasiment la même.
"Scientifiquement, c'est un immense bordel la réalité."
Re: Summerland, Hannu Rajaniemi
Objectivement les deux sont assez moches.
Après le pitch peut être sympa, justement pour une lecture de plage...
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De l'autre côté des livres
if wishes were fishes we'd all cast nets
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- FeydRautha
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Re: Summerland, Hannu Rajaniemi
Summerland n'est pas une lecture de plage. Lire du Rajaniemi à la plage, c'est comme lire Egan au jardin d'enfants.
Ce qui rejoint par ailleurs ce qu'Apophis disait ci-dessus au sujet de la présentation qui est faite de l'auteur. Quand bien même ce roman est infiniment plus accessible que la trilogie du voleur quantique, on est tout de même dans une construction "sauvage" (comme la qualifiait Ray Nayler sur twitter) d'un point de vue de l'imaginaire. Je ne crois pas que parler de "nouvel auteur" en ce qui concerne Rajaniemi et de "thriller" en ce qui concerne Summerland soit très pertinent au regard de l'ambition de l'œuvre de cet auteur.
Ce qui rejoint par ailleurs ce qu'Apophis disait ci-dessus au sujet de la présentation qui est faite de l'auteur. Quand bien même ce roman est infiniment plus accessible que la trilogie du voleur quantique, on est tout de même dans une construction "sauvage" (comme la qualifiait Ray Nayler sur twitter) d'un point de vue de l'imaginaire. Je ne crois pas que parler de "nouvel auteur" en ce qui concerne Rajaniemi et de "thriller" en ce qui concerne Summerland soit très pertinent au regard de l'ambition de l'œuvre de cet auteur.
"Scientifiquement, c'est un immense bordel la réalité."
Re: Summerland, Hannu Rajaniemi
+1 avec le Harkonnen.
Signé Wellington Yueh
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