Messagepar scifictif » 07 juin 2009 à 15:00
Je lis l'une des dernières parutions de Folio sf : La Brigade de l'Oeil de Guillaume Guéraud et j'ai besoin de vos lumières sur l'étymologie d'un néologisme employé par l'auteur.
GALISCOPE.
Pour le "scope", je vois, pas de problème.
Mais "gali", kezako ?
Pour ceux qui ne l'ont pas lu, sachez que le galiscope est un appareillage oculaire portatif qui empêche de ciller, améliore la vision et la focalise sur les détails d'un périmètre bien délimité.
P.S : ce bouquin est une très agréable surprise, un bel hommage au Fahrenheit 451 de Bradbury. Ici, ce n'est pas l'écrit mais l'image qui est proscrite et les contrevenants à la "loi Bradbury" (oh douce ironie) sont sévèrement réprimés : les agents de la brigade de l'Oeil leur brulant les yeux avec leur "pyroculis" (là, l'étymologie est limpide).
Le récit est bourré de trouvailles sympas : la culture de cette île autarcique (appelée ici Rush Island mais dont l'identité réelle est dévoilée par l'auteur par petites touches au fil du récit) étant, de fait, essentiellement littéraire, on voit fleurir des lignes de bus "Hemingway", des caféterias "Père Goriot", un quartier étudiant appelé "Italique". Le journal local se nomme "Description" , les enfants sont prénommés en référence à des personnages issus de la littérature (joli clin d'oeil à nos Brandon et Kenny actuels...). De même, les flics de la brigade sont affublés du sobriquet de "najas" (serpents à lunettes) en référence à leur galiscope et à leur pyroculis et le cerveau de la Résistance est appelé "Fuji".
Mais si tout ceci peut évoquer une réalité riante on est en réalité en présence d'une dystopie des plus sévères (le nom du "philosophe officiel" a des accents nord-coréens).
Bref, à ce point de ma lecture (80 pages), je me régale alors merci Monsieur pascal.
EDIT : l'auteur cite Bukowski : "une bibliothèque est un foyer". Belle évocation de la double "carrière" de Montag, non ?
Modifié en dernier par
scifictif le 10 juin 2009 à 20:46, modifié 1 fois.