Bifrost n°58 : Spécial Laurent Genefort (avril 2010)

[Wicker_Man]

Pour faire une pause entre la lecture de Roland Wagner - que j'ai découvert récemment - et Axiomatique de Greg Egan, j'ai lu la nouvelle de Claude Ecken.
Au début, j'étais un peu décontenancé, parce que je suis totalement inculte en ce qui concerne le Japon, sa culture et sa langue (là, Thomas Day va me découper au tachi).
Au final, j'ai trouvé ce récit très poétique, d'une grande sobriété et d'une grande beauté, et d'une rare intelligence pour ce qui touche au rapports humain-cyborg, à la relation aux personnes âgées, etc...
J'ai beaucoup aimé.

[Thomas Day]

(là, Thomas Day va me découper au tachi).

Aucune chance...

1/ J'ai un katana
2/ Je suis totalement non violent

TD

[Wicker_Man]

1/ J'ai un katana

J'ai pas osé le katana, ça faisait trop cliché nippophile*... ;-)
Perso, je fais plutôt dans l'épée médiévale XIIème siècle.

* je ne sais pas si le mot existe, mais il me plait.

[Lo G]

Lu le dernier texte et j'avoue qu'il m'a laissée sur ma faim. Un très bon texte, mais j'aurais aimé en voir/savoir plus. Je pense que l'auteur a volontairement adopté ce point de vue concis de par la forme "journal de guerre" mais pour moi, ça m'a fait l'effet d'une mise en bouche (sans jeux de mots ^^) qui m'aurait ouvert l'appétit et niet, le repas s'arrête là. Cela dit, j'ai lu l'échange entre Marypop et LoG. Du coup, je me dis qu'il faudra que je lise des sagas de Laurent Genefort pour finir mon repas (*note ça sur sa liste*).
Par contre, je salue le choix de Bifrost : 1/ pour la complémentarité de ce texte et de celui de JCD en effet. Sur deux thèmes approchants mais traités tout à fait différemment dans le ton et l'objet ; 2/ pour le choix de ce texte accompagné de l'interview de Laurent Genefort qui du fait de son côté "mise en bouche" donne envie de découvrir cet auteur.

Tu n'es pas la seule à avoir eu un "goût de trop peu". Je pense que cet effet est dû:
- 1° à la structure modulaire du récit, qui fait que l'on peut rajouter autant d'épisodes que l'on veut, et que cette accumulation confère un côté 'fresque' qui convient sûrement mieux à un roman; en ce qui me concerne, la peur de lasser le lecteur l'a emporté sur le désir de prolonger l'expérience.
- 2° au contexte qui est quand même complexe, et pour rester au format nouvelle, j'ai dû procéder à des coupes sévères dans les explications - et les implications.

Lo G

[Wicker_Man]

Je suis plutôt convaincu par la nouvelle de Laurent Genefort, tout en demeurant mitigé sur un point.
J'aime beaucoup la forme narrative adoptée et le style, ainsi que l'analyse de la situation du point de vue des militaires, très finement observée, sans manichéisme ou caricature.
Ma réserve porte surtout sur le fond, pour la première partie du texte. Et là, je rejoins exactement l'avis de marypop. Je cite:

- A la lecture j'ai l'impression parfois d'un manifeste politique plus que d'un texte de fiction (les analogies avec l'identité nationale, question du moment, et son traitement sont un peu trop nombreuses, cela alourdit le propos, amha tout ça)

J'ai eu exactement le même problème et ça m'a un peu gâché la lecture.
Cela dit, je ne jette pas le bébé avec l'eau du bain: cette réserve mise à part, la nouvelle m'a quand même plu et j'ai hâte de lire le reste du dossier pour tenter de mieux faire connaissance avec l'auteur.

[A.C. de Haenne]

j'ai hâte de lire le reste du dossier pour tenter de mieux faire connaissance avec l'auteur.

Dépêche-toi, c'est proprement génial !

A.C.

[Laurent Kloetzer]

Je viens de finir les nouvelles. Je recopie ici les commentaires postés sur mon blog. Une bonne lecture, en tous cas !

Laurent
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De la vraie science-fiction, avec des extraterrestres, des robots et des voyages interstellaires dans ce numéro 58 de Bifrost.
En voici une brève critique :


Trois hourras pour Lady Evangeline, de Jean-Claude Dunyach
Une jeune garce de la meilleure société est envoyée dans une pension privée de l'autre côté de la galaxie, loin de ses parents. Mais la première journée dans l'institution ne va pas du tout ressembler à ce à quoi elle s'attendait...
Un texte très distrayant, une vraie aventure spatiale, avec un propos somme toute classique sur l'adolescence et l'évolution du corps, mais incarné de manière... originale. On voit dans ce récit combien la science-fiction est un très beau terrain pour prendre les métaphores au pied de la lettre.


Miroirs mutilés, de Claude Ecken
Un couple de la classe moyenne japonaise. Une visite à la vieille maman et un repas familial sous les cerisiers en fleurs. Et le robot chargé d'assister la vieille femme dans sa vie de tous les jours est encore en panne. Heureusement que son gendre (qui travaille pour la firme de robotique) va pouvoir le réparer...
Malgré un certain nombre de contraintes périlleuses, Claude Ecken écrit ici un texte très délicat. Je ne connais pas assez le Japon pour juger de la pertinence du cadre familial et des coutumes qu'il décrit, mais tout sonne juste. Le texte évoque de façon curieuse et intéressante la manière dont la présence de robots peut peser sur les histoires familiales.
Je regrette juste la petite digression explicative lors de la visite dans la firme de robotique qui, si elle n'est pas honteuse, détonne un peu avec la finesse psychologique et narrative du reste du texte.


Rempart, de Laurent Genefort
Une histoire distrayante encore qui la aussi incarne de manière tout à fait radicale un des maux de notre société : la prolifération des étrangers dans les pays industrialisés. Ils se cachent partout, s'installent partout, et certains bons citoyens sympathisent même avec eux...
La narration très énergique et efficace montre tout le métier de l'auteur. Une lecture sympathique même si on n'a pas là un grand texte.


Ces trois nouvelles témoignent de trois auteurs tout à fait matures, au métier solide, qui savent mêler un propos intelligent avec une narration distrayante. J'ai une préférence marquée pour le texte de Claude Ecken, avec sous-entendus sont inquiétants...

[Lo G]

Une petite annonce sur ce thread, car il a sa part de responsabilité dans ce qui suit.

Le Bélial' publiera l'année prochaine (pas encore de date fixée) un roman tiré de ma nouvelle "Rempart".
Il ne s'agit pas d'un gonflage de l'histoire du militaire, Léo(*) : j'intercale, entre les entrées de son journal, d'autres récits sur le même mode subjectif : une Italienne musulmane missionnée en Somalie, un Indien, un éleveur de rennes sibérien, etc. Tous vivant à leur manière un contact alien particulier. Le tout compose un roman-fresque. Je dis que ce thread a sa part de responsabilité dans cette publication, car les réactions et analyses que j'ai lues ici même m'ont aidé à corriger certaines erreurs et à améliorer le bébé. Donc, merci à vous !

Autre projet, mais qui s'inscrit dans le même dispositif fictionnel : un "Aliens, mode d'emploi" fonctionnant à la manière d'un guide, un peu comme celui qui existe sur les zombies. Le thème très riche des aliens permet des développements plus intéressants je pense, car ici il n'est pas seulement question de survie, mais d'échange. Cela dit, le guide est assez bref. Il devrait paraître en même temps que le roman.

Lo G
(*) J'ai simplement ajouté une opération en Croatie.

[Algernon]

Quelqu'un a-t-il des nouvelles de cet intégrale Omale chez Lunes d'encre ?

J'ai vu la trilogie pas trop chère sur un site et l'achat me tente mais si le premier volume de l'intégrale n'est pas dans trop longtemps j'attendrai.

[Lo G]

Quelqu'un a-t-il des nouvelles de cet intégrale Omale chez Lunes d'encre ?

J'ai vu la trilogie pas trop chère sur un site et l'achat me tente mais si le premier volume de l'intégrale n'est pas dans trop longtemps j'attendrai.

L'intégrale revue, corrigée et augmentée, paraîtra dans à peu près un an. Mais tu fais comme tu veux...


Lo G