Un an dans la Ville-Rue, Paul Di Filippo (mai 2022)

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Re: Un an dans la Ville-Rue, Paul Di Filippo (mai 2022)

Messagepar JDB » 10 juillet 2022 à 18:00

En cours de lecture. Obligé de temps en temps de remonter à la surface pour respirer.
En attendant un avis étayé, une citation:
Mon opinion sur ce qu'est une bonne traduction est la suivante. Si un lecteur intelligent et critique ne soupçonne pas qu'il ne lit pas la version originale, et surtout s'il a l'impression qu'un passage donné ne pourrait exister que dans la langue qu'il lit, alors là, il s'agit d'une traduction réussie. Autrement dit, si un passage semble intraduisible alors qu'en vérité il a été traduit d'une autre langue, que demander de plus ? Pouvoir ainsi tromper un lecteur critique, c'est le comble de l'art de la traduction.
Douglas Hofstadter, Godel, Escher, Bach: les brins d'une guirlande éternelle

Chapeau bas, Pierre-Paul.
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Re: Un an dans la Ville-Rue, Paul Di Filippo (mai 2022)

Messagepar Pierre-Paul Durastanti » 10 juillet 2022 à 18:42

Vous vous donnez le mot pour me faire rougir, sur Toulouse et sa région ? ^^
Mais merci, hein ! ;)
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Re: Un an dans la Ville-Rue, Paul Di Filippo (mai 2022)

Messagepar JDB » 10 juillet 2022 à 19:37

Fini ma lecture.
Difficile de donner un avis cohérent et étayé. Une seconde lecture est nécessaire.
Cela dit, il y a de tout dans ce texte: du réalisme/naturalisme façon XIXe siècle--Dickens, Balzac (Diego = Rubempré?), Zola--, de l'invention spéculative comme on n'en a pas vu--à mon sens--depuis Le Monde inverti de Christopher Priest, des clins d’œil pour les fans de SF--le rédac-chef du magazine où publie Diego, c'est John W. Campbell; l'animalville vient (évidemment) de Jean-Claude Dunyach (je sais de source sûre que Di Filippo l'a lu); les écailles, c'est Lucius Shepard; il y en a peut-être d'autres que je n'ai fait qu'entrevoir (Le Monde du Fleuve de Farmer? sûrement).
Et le talent de l'auteur, qui réussit à fournir un tout unifié à partir de ces éléments apparemment disparates, qui nous donne envie d'en savoir plus sur cet univers, et qui mène son récit de main de maître jusqu'à une conclusion douce-amère, bouleversante, mais d'un optimisme revigorant.
Une grande, une très grande réussite.
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Re: Un an dans la Ville-Rue, Paul Di Filippo (mai 2022)

Messagepar M » 10 juillet 2022 à 21:18

C'est ma prochaine lecture. Et à lire ton premier avis, je vais traquer les références.
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Re: Un an dans la Ville-Rue, Paul Di Filippo (mai 2022)

Messagepar M » 14 juillet 2022 à 13:08

Une lecture déroutante. Je n'arrive même pas encore à dire si j ai apprécié ou non. Je le relirai durant l'été pour voir ce que ça donne.
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Re: Un an dans la Ville-Rue, Paul Di Filippo (mai 2022)

Messagepar Weirdaholic » 14 juillet 2022 à 20:58

M a écrit :Une lecture déroutante. Je n'arrive même pas encore à dire si j ai apprécié ou non.


C'est ce que j'ai ressenti en parcourant des extraits (je finirai sûrement par me laisser tenter, rien que par curiosité).

Il y a visiblement un travail de fou sur la langue (qui se ressent même en traduction, on imagine la galère à traduire ^_^), sauf qu'il ne sert apparemment pas à renforcer la réalité de l'histoire (comme le fait, mettons, Alain Damasio), mais à prendre du recul envers les événements...

J'imagine que l'ironie finit par se dissiper, pour arriver à :

JDB a écrit :une conclusion douce-amère, bouleversante, mais d'un optimisme revigorant.
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Re: Un an dans la Ville-Rue, Paul Di Filippo (mai 2022)

Messagepar JDB » 14 juillet 2022 à 21:51

Weirdaholic a écrit :
Il y a visiblement un travail de fou sur la langue (qui se ressent même en traduction, on imagine la galère à traduire ^_^), sauf qu'il ne sert apparemment pas à renforcer la réalité de l'histoire...

Alors là pas d'accord du tout. Ou alors, en reformulant, ce travail sur la langue sert à renforcer l'altérité de l'univers de la Ville-Rue, et par contrecoup à renforcer la réalité humaine des personnages.
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Re: Un an dans la Ville-Rue, Paul Di Filippo (mai 2022)

Messagepar Weirdaholic » 16 juillet 2022 à 20:54

JDB a écrit :Ou alors, en reformulant, ce travail sur la langue sert à renforcer l'altérité de l'univers de la Ville-Rue, et par contrecoup à renforcer la réalité humaine des personnages.


Arf, à travers les extraits, j'avais l'impression que Di Filippo s'amusait beaucoup avec le langage, mais de ce que je comprends, ça ne fait que renforcer son univers décalé... Il faut vraiment que je le lise.
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Re: Un an dans la Ville-Rue, Paul Di Filippo (mai 2022)

Messagepar Pierre-Paul Durastanti » 16 juillet 2022 à 21:51

Disons que la structure du langage reflète celle de la ville : les emprunts forment patchwork.
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Re: Un an dans la Ville-Rue, Paul Di Filippo (mai 2022)

Messagepar Erwann » 29 juillet 2022 à 08:59

J'ai particulièrement aimé l'atmosphère onirique qui infuse la Ville la nuit, quand faiblit la frontière entre les règnes, ou entre les vivants et les morts, le concept des Psychopompes m'ayant fascinée, d'autant qu'ils restent totalement mystérieux. En somme, une lecture marquante d'un grand auteur, auquel la traduction de Pierre-Paul Durastanti rend pleine justice.

L'avis de Muréliane dans les Chroniques de l'Imaginaire.

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