Je rejoins ton analyse, les 2 points forts du premier opus (la personnalité de Cordelia Moonstone et l'usage de l'esthétique illusionniste à la Robert-Houdin) passent complètement au second plan :
1) plutôt que de mettre à l'oeuvre le côté "badass" de Cordélia dans ses nouvelles fonctions (ce qui aurait pu donner à des scènes intéressantes dans un milieu aussi ouvertement patriarcal), Mark Millar a décidé de reproduire le même scénario que le premier tome, en confiant le rôle de brebis galeuse qui sauve le monde à un autre personnage (clone de Frank Sinatra dans L'Homme au bras d'or) ;
2) plutôt que de conserver l'esthétique classieuse (et claire sur le plan des couleurs) du premier opus, Mark Millar a choisi de recourir à des clichés de film noir (les mafieux qui pètent des doigts) et de fantasy (les mages luttant contre les forces des ténèbres dans les flash-backs), qui contribuent, comme l'a fort bien dit Gromovar, à tirer le tout vers une histoire de supers-héros classiques (avec couleurs flashy à l'avenant).
Gromovar a écrit :Au final on a quelque chose qui ressemble à une histoire de super-héros (dans lequel les Moonstone pourraient être les Avengers ou les X-Men) confrontés à un groupe de super-vilains ; toute la magie et la subtilité du premier volume ont disparu de celui-ci, comme par enchantement ;)
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Ce qui m'inspire la (classique) réflexion suivante : l'emprise du moule super-héroïque est décidément très forte sur les scénaristes US, qui n'arrivent pas à s'en départir, même quand ils ont trouvé une bonne idée...