Apophis a écrit :Dans cette tentative de mettre de l'ordre dans sa biblio (afin, essentiellement, de dire à quelqu'un effarouché par la "grosse" SF : oui, ça tu peux t'y attaquer tout de suite, tandis que ça, oui, mais quand tu auras plus de lectures derrière toi), la nouvelle du HS UHL se place entre Light Hard SF et Soft SF : la part de détails scientifiques est très mince, la préoccupation autre que scientifique mais plutôt humaine (il est même possible que le texte soit, sur le fond, autobiographique, pour le peu qu'on connaît de l'asocial australien).
En fait, ce que j'ai trouvé intéressant dans
Un château sous la mer, c'est justement ce mélange entre taxonomie scientifique (juste esquissée sans appuyer, on est d'accord) des différentes réaction au lien neural (dont le détail n'est en effet pas développé, à part la connexion internet) et analyse psychologique, pour le dire vite - mais le sujet même fait que les deux aspects (scientifique et humain) se recoupent.
Pour le côté autobiographique, je ne sais pas, mais en tout cas, on sent clairement dans les chapitres 5 et 6 de cette novella (ceux consacrés à Silus) son expérience de programmeur informatique, à commencer par la référence à GitHub, mais toute la description du processus de développement d'une app est bien sentie aussi, même si elle est évidemment vulgarisée (ça change des romans qui confondent logiciels et langages informatiques, même si, dans celui que j'ai en tête, la faute revient à la traductrice et pas à l'auteur).
FeydRautha a écrit :C'est une question que je me suis posée au sujet de ce texte. Je pense qu'il l'est en partie. On y retrouve ce thème de la communication perdue avec un frère qu'on avait déjà dans la nouvelle Océanique dont on sait qu'elle est inspirée de sa vie et de sa relation avec son frère. Et puis il y a aussi cette description de Jouy en Josas et de HEC. Il est très rare de trouver chez Egan des détails géographiques si précis. Ça sent le vécu.
C'est un truc qui m'a frappé aussi, ce clin d'oeil à la France : ça se justifie narrativement dans la mesure ou Linus aime la littérature française, évidemment pour moi à cause des expériences mémorielles de
Proust, mais comme tu le fais remarquer, ça sent aussi le vécu (et il y a une petite pique à Harvard au passage).
(En fait, à la lecture, j'ai même eu un moment de flottement, en mode "non ? pas possible ! le traducteur a dû transposer.. ou bien
Greg Egan du fan service pour ses lecteurs français, enfin ceux qu'il n'a pas bloqués sur Twitter ?" ^_^)