The Fabelmans, de Steven Spielberg.
Après une longue carrière, pleine de succès populaires, Steven Spielberg signe ici le film de la maturité. Maturité de cinéaste, qui a pu penser et vivre par et pour la caméra, son outil de travail, depuis qu'il est tout petit.
Le film retrace la vie, jusqu'à l'université, du cinéaste amateur qu'il fut enfant et adolescent, et combien cet outil, la caméra, peut changer des vies. C'est un outil à double tranchant, qui peut tout aussi bien briser la famille de l'artiste, que les sujets filmés, quels qu'ils soient.
Les dialogues sont justes, il n'y a rien de trop. C'est un film sur le pouvoir des images. L'oncle de la mère le dit : tu vas te trouver déchiré entre ton art et ta famille. Dans les scènes suivantes, je ne spoile pas, on le voit découvrir un secret qu'il aurait préféré ne jamais connaître sur sa mère. La musique du piano accompagne cette terrible découverte. Musique jouée par sa mère, ce qui ajoute d'autant plus de tragique.
Et quand il s'agit de montrer à sa mère pourquoi son comportement a changé vis-à-vis d'elle, encore, les mots ne suffisent pas pour décrire les maux : c'est par l'image qu'il communique. Il montre à sa mère le film qu'il l'a plongé dans le désarroi.
Les années lycées, avec le film sur la relâche (Ditch days), montre tout le pouvoir que peut avoir la caméra, elle peut changer l'image qu'on a de quelqu'un, le descendre comme le faire passer pour un héros.
La fin, je ne peux pas ne pas la commenter, car elle véhicule un message surpuissant :
Le cinéaste lui dit que lorsque la ligne d'horizon est en bas, c'est intéressant. Lorsqu'elle est en haut, c'est intéressant. Mais lorsqu'elle est à hauteur d'homme, là non. Toute la subtilité du cinéaste de talent, est d'exagérer, dans un sens ou dans un autre. Ce n'est pas une leçon sur le placement de la caméra, mais sur le placement du message.
The Fabelmans, Steven Spielberg
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Re: The Fabelmans, Steven Spielberg
ça fait penser à la règle des tiers en photo
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Re: The Fabelmans, Steven Spielberg
Joachim-28 a écrit :The Fabelmans, de Steven Spielberg.
Après une longue carrière, pleine de succès populaires, Steven Spielberg signe ici le film de la maturité. Maturité de cinéaste, qui a pu penser et vivre par et pour la caméra, son outil de travail, depuis qu'il est tout petit.
Une amie (plus impitoyable que moi sur les films moyens, je précise ^_^) a trouvé ça bien aussi, mais j'avoue, sans l'avoir vu, être sceptique (à titre de comparaison, l'ami en question avait bien aimé, comme moi, l'adaptation de La Guerre des mondes, qui était plutôt fidèle à Wells).
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Re: The Fabelmans, Steven Spielberg
Ce n'est pas un Spielberg classique, il relève plutôt du drama ; intimiste, et mature. C'est une réflexion sur l'art, comment il peut déchirer l'artiste.
On est très loin des Indiana Jones, Jaws, ou autre science-fiction.
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Re: The Fabelmans, Steven Spielberg
A noter que dans la dernière scène, le "cinéaste" (= John Ford) est interprété par un David Lynch en forme olympique.
Mundus vult decipi
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