Joachim-28 a écrit :J'aurais souhaité que le débat s'oriente plus sur la traduction : comment l'IA va affecter ce domaine ?
Est-ce qu'on aura un texte en anglais (ou américain), et puis en un clic et 05 secondes, il sera en français, et le traducteur n'aura plus qu'à lire la traduction rendue, et vérifier ? (et intervenir pour les néologismes). Quand est-ce que ça va se généraliser, apparemment vous connaissez déjà un traducteur qui fonctionne comme ça.
Qu'est qu'un TAO (traduction assistée par ordinateur), est-ce que ça fait déjà ça ?
Est-ce que vous, JDB et PPD, vous utilisez ça ? Qu'est-ce que ça fait, un TAO, au juste ? ça traduit grosso modo ?
A quelle vitesse évoluent les outils qui aident les traducteurs ?
Pour commencer, non, je n'utilise pas de TAO.
Est-ce que les IA vont remplacer les traducteurs?
Ma réponse n'est pas tranchée.
Je dirais que dans l'idéal, c'est non. Qu'entends-je par cette formulation? Eh bien, la traduction littéraire demande de maîtriser plusieurs talents: 1)connaître la langue de départ, 2)bien écrire et 3)savoir faire des recherches, parfois ardues.
1) on peut supposer qu'un outil TAO intègre un dictionnaire, mais connaît-il toutes les subtilités de la langue de départ (ou est-il susceptible de les apprendre)? Voit-il qu'un mot utilisé à tel endroit est en résonance avec une célèbre citation? Sait-il reconnaître un calembour ou une contrepèterie? etc.
2) "bien écrire", ça recouvre beaucoup de choses. Je dirais que, tout en respectant le style de l'auteur dans la mesure du possible, il faut penser au lecteur, et même, parfois, prendre des décisions qui peuvent surprendre. Un exemple: en traduisant (ou révisant) le cycle de "La Hanse galactique", j'ai volontairement utilisé quelques termes de SF un peu archaïque pour être en harmonie avec le texte.
3) les recherches, c'est là où l'outil de TAO peut être le plus utile. Mais saura-t-il reconnaître une coquille? Je m'explique: dans
Connexions, récemment paru en UHL, il est fait allusion à une unité de mesure du temps de la Chine ancienne, le
ke. J'ai eu un mal fou à comprendre de quoi il était question, car dans mes deux sources--photocopies du n° d'
Analog où était paru le texte et e-book du
Best Of de Dozois qui l'avait repris--il était écrit "key", c'est-à-dire "clé", ce qui ne signifie rien dans le contexte.
Donc, en résumé, pour le moment et dans l'idéal, l'opérateur humain est indispensable.
D'un autre côté, il existe hélas des éditeurs peu scrupuleux qui verront dans les IA un moyen de faire des économies. Après tout, chercher des freelancers moins chers, c'est une pratique courante. Que les amateurs de comics se rappellent la forte présence de dessinateurs argentins puis philippins chez DC et Marvel.
JDB
"Passablement rincé", qu'il dit.