les IA, scénaristes de films

[Pyjam]

Merci. Je m’attendais plutôt à une réponse du type :
C’est pompé sur tel poème connu du XVIIIᵉ siècle. Ce sont les mêmes rimes.

[Weirdaholic]

Eh bien, la traduction littéraire demande de maîtriser plusieurs talents: 1)connaître la langue de départ, 2)bien écrire et 3)savoir faire des recherches, parfois ardues.
1) on peut supposer qu'un outil TAO intègre un dictionnaire, mais connaît-il toutes les subtilités de la langue de départ (ou est-il susceptible de les apprendre)? Voit-il qu'un mot utilisé à tel endroit est en résonance avec une célèbre citation? Sait-il reconnaître un calembour ou une contrepèterie? etc.
2) "bien écrire", ça recouvre beaucoup de choses. Je dirais que, tout en respectant le style de l'auteur dans la mesure du possible, il faut penser au lecteur, et même, parfois, prendre des décisions qui peuvent surprendre. Un exemple: en traduisant (ou révisant) le cycle de "La Hanse galactique", j'ai volontairement utilisé quelques termes de SF un peu archaïque pour être en harmonie avec le texte.
3) les recherches, c'est là où l'outil de TAO peut être le plus utile. Mais saura-t-il reconnaître une coquille? Je m'explique: dans Connexions, récemment paru en UHL, il est fait allusion à une unité de mesure du temps de la Chine ancienne, le ke. J'ai eu un mal fou à comprendre de quoi il était question, car dans mes deux sources--photocopies du n° d'Analog où était paru le texte et e-book du Best Of de Dozois qui l'avait repris--il était écrit "key", c'est-à-dire "clé", ce qui ne signifie rien dans le contexte.

C'est bien vu pour les 3 points, et ça rejoint ce qu'on dit toujours : le traducteur (ou la traductrice) est le premier lecteur (ou la première lectrice) d'un texte... (Un TAO songerait-il à signaler, par exemple, que l'espace du Livre écorné de ma vie, que je dois toujours sortir de ma PAL, est purement imaginaire ?)

Par ailleurs, vu les piètres performances de ChatGPT en la matière, je me demande dans quelle mesure un TAO se planterait sur un texte avec une contrainte formelle forte (les jeux de mots, et surtout les mots-valises, de Lewis Carroll ou à l'extrême le lipogramme de La Disparition de Perec, mais on peut songer à tous les textes écrit en quasi-phonétique, le célèbre "doukipudonktan" de Raymond Queneau par exemple).

En fait, c'est justement là la limite de l'IA : comme elle a été entraînée sur une grosse masse de données, elle aura tendance à être efficace sur les points communs de ces données (sur le déchiffrage d'un texte moyen disons), mais pas sur les caractéristiques extrêmes.

[Weirdaholic]

Vous avez sans doute vu passer ça, mais dans le genre "début de nouvelle de SF", ce fait divers belge se pose là : https://www.liberation.fr/economie/medi ... UX3AQ7PIM/
L'idée d'IA "psys" (PsyA ?) ou de conversation orientant leurs utilisateurs humains vers le suicide me paraît prometteuse narrativement... mais déjà rattrapée par la réalité !

Glaçante histoire en effet...

Sinon, il y a un bon entretien sur l'avènement de ChatGPT ici, qui explique comment (grâce au modèle Transformer de TensorFlow, capable de faire du traitement en séquence) les IA onr pu pallier leurs déficits en cohérence globale (un des 3 éléments important pour le traitement du langage avec la syntaxe et l'intérêt, selon la chercheuse interrogée)

[Weirdaholic]

D'après le Figaro, mais aussi Ouest France, un cap a été franchi :

il s'agit de la première image générée par l'IA à remporter un prix dans un prestigieux concours international de photographie

L'image en question n'est pas mal, faut reconnaître.

[Apophis]

De mémoire, une image type SFF générée par IA a déjà gagné une récompense chez les anglo-saxons il y a quelques mois.

PS : c'est bel et bien le cas

[Pyjam]

Réalisé avec Midjourney.

https://talonabraxas.tumblr.com/post/718684620047171584/eldritch-family-tree-talon-abraxas/amp

[Weirdaholic]

Grâce à une chronique radio, j'ai découvert qu'un mathématicien, Marcus Du Sautoy avait écrit tout un ouvrage sur le lien entre IA et créativité, Le Code de la créativité - extrait ici. Je ne crois pas qu'on l'ait cité ici... (Je ne sais pas ce que ça vaut, par contre.)

[Th. D. R.]

Entendu ce matin, dans le débat centré sur les IA lors de la matinale de France Culture (Quentin Lafay - et Lafay quoi, Quentin?), une sympathique intervenante déclarant ceci:
"En clair, une IA pourra faire du 'à la manière de Houellebecq', mais pas du Houellebecq. La littérature de genre, on peut se poser la question."
Évidemment, personne ne l'a reprise (Lafay rien, Quentin).
J'ai beau être vacciné, revacciné, depuis toutes ces années, ça fait toujours aussi mal, même si cela ne me tue pas.
C'est vraiment terrible.
Et désespérant.

[Olivier Girard]

J'ai aussi entendu ça, Thierry.
Propos tenus par la patronne du groupe Humensis (Belin, les PUF, éditions des Equateurs...). Groupe à vendre, d'ailleurs. À votre bon coeur…
Ahurissant de connerie.

[M]

Ce genre de remarques me tue. C'est affreux.