Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fixant vous-même le prix. Minimum : 0 €

[Isa]

Nouvelle initiative très intéressante !
Personnellement, ce n'est pas le moment pour moi pour les dépenses superflues (mêmes minimes) et encore moins dans la mesure où ce serait pour lire sur PC (j'ai bien aimé l'argument de Don Lo sur l'avance du contenu sur le contenant, mais pour ma part, la liseuse, ce ne sera sûrement pas dans cette vie ^^). J'aurais mis dans les 3/4 euros si ça avait été une un peu moins mauvaise période, dans le but de découvrir ces livres sur PC pour envisager ensuite leur achat papier s'ils me plaisaient. Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen d'envisager ça un jour pour les gens qui n'ont pas les moyens de s'offrir une liseuse ? Télécharger genre les 50 premières pages d'un roman (les extraits mis en ligne sont rarement aussi longs) avec un abonnement par exemple ou un prix vraiment minime (ou alors un prix qu'on pourrait ensuite déduire de l'achat papier si on le fait) ?
Peut-être que la question a été soulevée ailleurs, dans ce cas, désolée, je n'ai pas le temps de tout lire en ce moment.

[sossa]

A 6 ou 7 euros sur un grand format l'éditeur ne récupère rien, à moins d'en tirer 100 000 ex (et encore je ne suis pas sûr, il faudrait calculer) ; en tout cas, on excède et de loin les limites de la diffusion sur l'imaginaire, où 12 000 ex mis en place tous réseaux (hypermarchés compris) semble être un maximum - sauf anomalie (Chattam, Werber, King, Meyer, Goodkind).
En France, le public n'existe pas pour une telle opé. D'autant plus que le lectorat français est frileux et préfère bien souvent une valeur sûre à une nouveauté. Il n'y a pas un pays au monde, à ma connaissance, où le fonds SF est si bien mis en valeur.

GD

Ca existe pour un livre électronique, un "grand format" ? Votre calcul se base-t-il sur les lignes de coût d'un livre électronique ou d'un livre papier ? Et votre appréciation de l'existence ou non d'un public pour une telle opé se base-t-elle sur des tentatives, des études marketings, ou votre connaissance du marché du livre papier ? Je ne cherche pas à remettre en cause votre connaissance du domaine, qui est certainement plus étendue que la mienne, je cherche à savoir si ce que j'entends sur le marché émergent du livre électronique de la part de spécialistes du livre papier ne viendrait pas d'un peu de frilosité, ou simplement d'une peur de l'inconnu.

[Thomas Day]

Ca existe pour un livre électronique, un "grand format" ? Votre calcul se base-t-il sur les lignes de coût d'un livre électronique ou d'un livre papier ? Et votre appréciation de l'existence ou non d'un public pour une telle opé se base-t-elle sur des tentatives, des études marketings, ou votre connaissance du marché du livre papier ? Je ne cherche pas à remettre en cause votre connaissance du domaine, qui est certainement plus étendue que la mienne, je cherche à savoir si ce que j'entends sur le marché émergent du livre électronique de la part de spécialistes du livre papier ne viendrait pas d'un peu de frilosité, ou simplement d'une peur de l'inconnu.

A l'échelle de Denoël (je parle de ce que je connais) le livre électronique c'est rien, 16 ex vendus en un an, le best-seller étant Encore une chose avec 4ex vendus. On verra ce qu'aura fait le Bélial' d'ici la fin de l'année avec un modèle économique tout à fait différent.
Par ailleurs, les titres "formidables" sur lesquels on pourrait tenter votre opé ont souvent des agents ou un auteur, pour qui la première édition est obligatoirement en grand format avec un prix de vente normal (circa 20 euros). Les seuls qui pourraient accepter un deal de ce genre seraient des débutants (sans agent) si on leur promet de la médiatisation (coûteuse) ou des auteurs qui sont déjà une marque et qui veulent passer un cap. Et puis c'est un risque pour un éditeur, celui de se tirer une balle dans le pied (car bien souvent son groupe diffuse et distribue l'édition papier, stocke les livres, etc). Le paradoxe actuel c'est que comme rien ne marche tout le monde achète à des prix crétins des trucs qui pourraient peut-être marcher.

TD

[gibet_b]

A l'échelle de Denoël (je parle de ce que je connais) le livre électronique c'est rien, 16 ex vendus en un an, le best-seller étant Encore une chose avec 4ex vendus.

En même temps, étant le prix des livres numériques qu'on trouve actuellement, c'est normal que personne en veuille... J'ai acheté une liseuse, c'est un investissement, c'est par pour payer les livres numériques aussi cher que leurs versions papier. Et comme beaucoup de monde, il m'est difficile de donner autant pour quelque chose de dématerialisé que pour quelque chose de palpable. C'est pour cela que je ne vois pas comment on peut demander plus que le prix d'un livre de poche pour un livre numérique.

[Thomas Day]

C'est pour cela que je ne vois pas comment on peut demander plus que le prix d'un livre de poche pour un livre numérique.

Pour survivre ?
(Je plaisante à moitié)

TD

[Caliban]

C'est pour cela que je ne vois pas comment on peut demander plus que le prix d'un livre de poche pour un livre numérique.

Pour survivre ? (Je plaisante à moitié)

Pas seulement. Tu expliquais toi-même dans un autre fil que la politique des grandes maisons d'édition
intégrait aussi la survie d'autres acteurs du livre, à commencer par les libraires.

C'est compréhensible et même louable, mais ça me semble intenable sur le moyen terme. L'iPad et consorts
semblent avoir déjà réussi à créer une demande, qui ne fera sans doute que croître, d'e-books bon marché.
Il se trouvera forcément , à un moment ou à un autre, une offre pour y répondre. Si les éditeurs traditionnels
se cramponnent à une autre logique économique, ils susciteront l'apparition d'un nouveau modèle éditorial,
qui prévaudra.

Un e-book à 3€, ça peut faire 1€ pour l'auteur, 1€ pour l'éditeur (au sens anglo-saxon du terme), et 1€ pour
l'intendance. C'est comparable à ce que les premiers touchent sur un livre papier et, à budget égal pour le
lecteur, le nombre d'exemplaires achetés (donc leur revenu) peut être cinq ou six fois supérieur.

[Gregory Drake]

Par ailleurs, les titres "formidables" sur lesquels on pourrait tenter votre opé ont souvent des agents ou un auteur, pour qui la première édition est obligatoirement en grand format avec un prix de vente normal (circa 20 euros).

A ce titre... C'est moi ou les bouquins de SF sortaient plus volontiers directement en poche dans les années 70/80 ?

[gibet_b]

C'est pour cela que je ne vois pas comment on peut demander plus que le prix d'un livre de poche pour un livre numérique.

Pour survivre ?
(Je plaisante à moitié)

TD

Je comprends ce que tu veux dire, mais dans ce cas là, il y a deux scénarios possibles :
- soit le livre numérique ne se développera jamais ;
- soit il faut arrêter le livre papier et le remplacer par le numérique, pour que les gens n'aient pas le choix.

Je pense qu'il sera très difficile de vendre à la fois des livres numériques et des livres papiers au même prix...

Que ce soit le cas ou non, il sera très difficile à faire rentrer dans la tête des gens qu'un livre numérique revient au même prix de fabrication qu'un livre papier. 99% des gens préféreront alors avoir un vrai livre.

Après, nous sommes aux balbutiements du livre numérique, peut-être que demain, produire un livre numérique coûtera beaucoup moins cher (parce que les outils baisseront de prix, parce qu'ils seront plus efficaces, etc.), et les prix pourront plus facilement baisser. C'est souvent comme cela dans l'industrie informatique et des nouvelles technos. Le problème c'est que l'édition française est un milieu de littéraire qui ne comprennent rien à cela et qui flippent. C'est un peu moins vrai dans le milieu SF, de par sa capacité à se projeter.

Je pense "malheureusement" qu'en vérité, il n'y a aucun choix : cette fois, après bien 15 ans de faux démarrage, la révolution de la lecture numérique est en marche et qu'il faut trouver au plus vite des solutions pour y perdre le moins possible, en évitant de refaire les mêmes erreurs que la musique.

[rmd]

A ce titre... C'est moi ou les bouquins de SF sortaient plus volontiers directement en poche dans les années 70/80 ?

Les tirages n'étaient pas les mêmes.

[Clément]

Je suis heureux d'annoncer que nous venons de vendre notre 100ème livre numérique !