Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fixant vous-même le prix. Minimum : 0 €

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Caliban
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Caliban » 26 août 2010 à 20:58

thomasday a écrit : Une seule : que pour le moment le prix d'une nouveauté en électronique ne soit pas inférieur
à 9,99 et plutôt aux alentours de 50% de la version papier GdF ; avec un changement de prix
au moment du passage en poche, la version électronique de l'ordre de 85% du prix du poche,
pas moins.
Et avec l'équivalent d'un DRM en prime ?

C'est une façon de dire que vous ne voulez pas de ce marché et de dérouler le tapis rouge à ceux
qui, eux, voudront le prendre. Et il n'est même pas dit, s'ils trouvent un modèle économique viable
(ce qui semble plus que probable, en court-circuitant les intermédiaires) qu'ils ne seront pas en
mesure de sortir eux-mêmes des nouveautés de qualité équivalente à celles de Denoël
— une collection d'e-books "Gilles Dumay présente" à 2 ou 3€, voire 1€ la nouvelle, je m'abonne
tout de suite, les yeux fermés. Mais à 9,99€ le roman français, tu peux être sûr que tu n'auras
pas mes sous — et je fais partie des gens qui ont un budget livres conséquent, qui pourrait
en partie basculer vers le numérique.

Il me semble que les chiffres qu'on vient de voir sont limpides :
Denoël, avec cette politique, de l'ordre de la dizaine de ventes par an.
Le Bélial', avec un prix arbitrairement bas et de bêtes PDF, de l'ordre de la centaine en deux jours.
iPad : 3 millions d'appareils vendus en six mois.

thomasday a écrit : De toute façon, les éditeurs poche vont certainement réagir (verrouiller)
au moment des négociations de cessions...

Je doute que ce soit efficace. Si ça n'affecte que certains titres, ça ne sert qu'à leur fermer
un marché. Et si c'est systématique, les éditeurs électroniques auront un boulevard pour attaquer
en concurrence déloyale, voire en entente illégale visant à conforter un monopole de fait.
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Thomas Day » 26 août 2010 à 21:30

Caliban a écrit :
thomasday a écrit : Une seule : que pour le moment le prix d'une nouveauté en électronique ne soit pas inférieur
à 9,99 et plutôt aux alentours de 50% de la version papier GdF ; avec un changement de prix
au moment du passage en poche, la version électronique de l'ordre de 85% du prix du poche,
pas moins.
Et avec l'équivalent d'un DRM en prime ?

C'est une façon de dire que vous ne voulez pas de ce marché et de dérouler le tapis rouge à ceux
qui, eux, voudront le prendre. Et il n'est même pas dit, s'ils trouvent un modèle économique viable
(ce qui semble plus que probable, en court-circuitant les intermédiaires) qu'ils ne seront pas en mesure de sortir eux-mêmes des nouveautés de qualité équivalente à celles de Denoël


Non, c'est une manière de dire : on veut bien de ce marché, mais pas au prix de foutre toute la chaîne du livre en l'air. Contenter les lecteurs six mois, jusqu'à ce que tout soit pété, ça ne contentera les lecteurs que six mois.

Caliban a écrit :Mais à 9,99€ le roman français, tu peux être sûr que tu n'auras
pas mes sous.


Je pense qu'un bon roman de SF français vaut davantage, quand on sait tout le travail qu'il y a derrière (auteur, éditeur, correcteurs, maquettiste, marketing...)

Caliban a écrit :Il me semble que les chiffres qu'on vient de voir sont limpides :
Denoël, avec cette politique, de l'ordre de la dizaine de ventes par an.
Le Bélial', avec un prix arbitrairement bas et de bêtes PDF, de l'ordre de la centaine en deux jours.
iPad : 3 millions d'appareils vendus en six mois.


Non, ils ne sont pas limpides, pour le moment il a été proposé aux lecteurs de donner ce qu'ils voulaient ; ce qu'ils donnent quand ils donnent ne rendent pas les produits "viables".

Caliban a écrit :
thomasday a écrit : De toute façon, les éditeurs poche vont certainement réagir (verrouiller)
au moment des négociations de cessions...

Je doute que ce soit efficace. Si ça n'affecte que certains titres, ça ne sert qu'à leur fermer
un marché. Et si c'est systématique, les éditeurs électroniques auront un boulevard pour attaquer
en concurrence déloyale, voire en entente illégale visant à conforter un monopole de fait.


Oui, mais non, car les éditeurs qui vendent en poche veulent vendre en poche ; ils peuvent se tirer une balle dans le pied (ne pas vendre), mais le jour où ils tiennent un best-seller, la blessure s'infectera.

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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Gregory Drake » 26 août 2010 à 21:44

thomasday a écrit :
Caliban a écrit :Mais à 9,99€ le roman français, tu peux être sûr que tu n'auras
pas mes sous.


Je pense qu'un bon roman de SF français vaut davantage, quand on sait tout le travail qu'il y a derrière (auteur, éditeur, correcteurs, maquettiste, marketing...)


Oui. Un bon roman récent. En première exclusivité, comme on dirait pour le cinoche. Pour le fonds de catalogue, par contre, c'est un poil trop cher. Surtout si le transfert au format électronique ne profite pas à l'œuvre en la complétant par des notes et un appareil critique.
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Herbefol » 26 août 2010 à 22:11

Caliban a écrit :iPad : 3 millions d'appareils vendus en six mois.

Je me permets de redire que l'iPad n'est pas acheté juste pour lire des livres, ça pourrait même être un usage mineur de la chose. ;-)
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Herbefol » 26 août 2010 à 22:26

thomasday a écrit :Non, c'est une manière de dire : on veut bien de ce marché, mais pas au prix de foutre toute la chaîne du livre en l'air. Contenter les lecteurs six mois, jusqu'à ce que tout soit pété, ça ne contentera les lecteurs que six mois.

Là je suis d'un avis différent.
Ce que je vois pour l'essentiel du marché numérique en France se résume ainsi, pour les grands groupes: "Il est urgent que rien ne bouge".
Je pense qu'au contraire ça ne va pas assez vite. Le marché numérique est petit et très minoritaire, pour le moment. C'est justement le bon moment de tenter des choses un peu audacieuses, parce que l'essentiel du marché restant physiques les ratages ne seront pas trop couteux. Quoi qu'il arrive le marché ne passera pas massivement au numérique en un tourne-main, il y a encore beaucoup trop de gens attachés à l'objet livre physique.
Or ne pas aller de l'avant sur le numérique, ne pas essayer d'être attractif va laisser du champ libre au piratage. Si l'édition veut survivre elle doit avoir un marché numérique fort et qu'elle contrôle majoritairement. Ne pas aller de l'avant c'est laisser le champ libre au marché illégal et on sait tous qu'un terrain est toujours plus difficile à conquérir quand quelqu'un l'occupe déjà. Mais pour y arriver l'édition doit avoir des offres attractives sur le numérique, quelque chose qui incite les clients potentiels à se fournir sur le marché légal. L'un des gros problèmes évident est le tarif. La numérisation de la musique est passée par là et a bien implanté dans l'esprit du consommateur lambda qu'un bien immatériel est forcément (bien) moins cher que son équivalent matériel. Quand bien même un ebook serait plus cher à produire qu'un livre physique il ne pourrait pas ne pas être vendu moins cher.
C'est maintenant qu'il faut être offensif et tenter des choses qui vont loin, pas de rester sur des positions figées et attentistes. Demain il sera trop tard.
Tu as rappelé la situation difficile de l'édition en France. Quand le bateau coule et qu'on a les pieds dans l'eau, celui qui bouge le plus vite a plus de chance d'atteindre le canot de sauvetage à temps.
L'affaire Herbefol
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar filip » 26 août 2010 à 23:05

Herbefol a écrit :
Caliban a écrit :iPad : 3 millions d'appareils vendus en six mois.

Je me permets de redire que l'iPad n'est pas acheté juste pour lire des livres, ça pourrait même être un usage mineur de la chose. ;-)


Voir d'ailleurs l'anedocte d'un auteur sur ebouquin
http://www.ebouquin.fr/2010/08/25/le-ki ... Bouquin%29
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Caliban
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Caliban » 27 août 2010 à 01:50

thomasday a écrit :
Caliban a écrit :à 9,99€ le roman français, tu peux être sûr que tu n'auras
pas mes sous.
Je pense qu'un bon roman de SF français vaut davantage, quand on sait tout le travail
qu'il y a derrière (auteur, éditeur, correcteurs, maquettiste, marketing...)

Oui et non... Quelle est la part qui revient à l'auteur, au final, sur un grand format ? 1,5 € ?
Quelque chose pour l'éditeur et les correcteurs, OK. On arrive dans la gamme des 2-3€.

Le maquettiste : pour l'instant, aucune maquette électronique ne m'a semblé particulièrement
créative. Personnellement, en l'état actuel des choses, je me contenterai des mises en page
plus ou moins automatisées par l'un ou l'autre des logiciels qui commencent à être disponibles.
On en reparlera quand les maquettes d'e-books proposeront une réelle valeur ajoutée, avec
navigation hypertexte, suppléments, etc. ; mais pour l'instant, ce devrait être un coût anecdotique.
Je ne me sens pas concerné par le marketing, qui vise à vous trouver d'autres clients,
moins bien informés que moi.

Bref : à 9,99€, on cherche à me faire financer l'industrie du livre, pas le texte que j'achète.

Cela dit, je suis conscient de l'aspect passablement subjectif, voire passionnel, de cette
posture. J'achète des nouveautés en grand format, y compris des trads de livres que j'ai
déjà en anglais, parce que je peux me le permettre, et que je le conçois, en partie, comme
un geste de solidarité au sein de la grande famille de la SF française, dont les éditeurs
sont un maillon essentiel. J'attends de leur part, en retour, un respect minimal des auteurs
et des lecteurs (évident chez les éditeurs dont on parle ici, mais pas forcément universel).
Le jour où j'ai l'impression d'être pris pour un pigeon — subjectif, toujours ! — c'est fini :
je repasse en mode "consommateur averti", minimisant ses dépenses. Et le fichier
électronique au prix du livre papier, a fortiori le DRM, me font exactement cet effet.

thomasday a écrit :
Caliban a écrit :Il me semble que les chiffres qu'on vient de voir sont limpides
Non, ils ne sont pas limpides, pour le moment il a été proposé aux lecteurs de donner ce qu'ils
voulaient ; ce qu'ils donnent quand ils donnent ne rendent pas les produits "viables".

Cela ne dit rien sur la viabilité du modèle "opération Bélial'". Mais ça semble une indication
assez claire du rejet du modèle "grand éditeur freinant des quatre fers" !

thomasday a écrit : les éditeurs qui vendent en poche veulent vendre en poche ; ils peuvent se tirer
une balle dans le pied (ne pas vendre), mais le jour où ils tiennent un best-seller,
la blessure s'infectera.

Je ne verrais rien de choquant à une durée raisonnable d'exploitation papier exclusive,
comme dans le cas cinéma en salle vs. DVD. Une tentative d'empêcher purement
et simplement l'émergence de nouvelles pratiques, ou de les cantonner aux livres
invendables, me semblerait en revanche indéfendable.
D'autre part, tu sembles partir du principe que la filière du livre électronique rapportera
forcément moins aux éditeurs que le marché du poche. A moyen terme, ça ne me semble
pas du tout établi.

Herbefol a écrit : Je me permets de redire que l'iPad n'est pas acheté juste pour lire des livres,
ça pourrait même être un usage mineur de la chose. ;-)

Assurément. Mais l'achat de livres de SF est aussi un "usage mineur", minoritaire en tout
cas, du budget divertissement du français moyen. La question me semble être ici : la
nouvelle génération de machines iPad-like change-t-elle la donne commerciale pour
les éditeurs de SF. Cela me semble au moins possible, sinon probable (et ça semble
être aussi l'opinion de nombre d'acteurs de l'édition !)

filip a écrit : Voir d'ailleurs l'anedocte d'un auteur sur ebouquin
Là, c'est vraiment un détail : peu importe que la demande émane de clients sur Kindle,
sur iPad, ou sur n'importe quelle autre machine, du moment qu'elle est significative.
Et il ne me semble pas raisonnable de comparer les ventes de livres de l'AppleStore
à celles d'Amazon, le poids lourd du secteur, quelques mois à peine après son entrée
dans la danse !
sossa
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar sossa » 27 août 2010 à 08:02

Je suis d'accord avec Herbefol. Je pense que le livre électronique est ce qu'un excellent livre de business intelligence américain a appelé une technologie disruptive. Une technologie disruptive est une nouvelle technologie qui arrive sur un gros marché existant, qui fait moins bien que la technologie en place sur ses critiques habituels d'évaluation, mais qui a ses propres avantages, à opposer avec une technologie évolutive qui reprend les caractéristiques initiales et les améliorent.

Quand une technologie disruptive arrive, les gros acteurs ne savent pas quoi en faire. Ils n'arrivent pas à la vendre correctement à leurs clients existants car ceux-ci sentent une baisse de qualité, et ils n'ont ni l'intérêt financier ni la culture interne leur permettant d'aller chercher le marché qui sera intéressé par les nouveaux avantages qu'offre cette technologie. Seuls de petits acteurs, qui eux ne peuvent pas être concurrentiels sur le gros marché mature, et donc n'ont pas d'autre choix, embrassent la technologie disruptive, qualifient le marché actuel pour cette technologie et montent en puissance.

Quand la technologie disruptive arrive à maturité et a les mêmes qualités que la technologie antérieure, tout en gardant ses avantages spécifiques, les petits acteurs sont devenus les nouveaux gros. Le cycle est prêt à recommencer...

La façon classique pour un gros de gérer une technologie disruptive est de lancer une filiale qui commencera petit et sera très contente d'aller chercher le nouveau marché, ou alors de racheter un petit bien implanté et spécialisé dans la nouvelle technologie.

Je ne sais pas qui sont les petits qui vont manger les gros actuels de l'édition, des éditeurs plus petits et plus innovants comme le Bélial, les auteurs qui s'auto-publient, des sites de réseaux sociaux qui feront émerger les auteurs par buzz, mais ce dont je suis sûr, c'est que si les gros n'embrassent pas le livre électronique, ils mourront ou se replieront sur des niches (comme les amateurs de beaux livres, j'en suis, j'achète parfois des éditions exceptionnelles de livres que j'aime, comme le dit du genji des éditions Dianes de Selliers illustré de 500 peintures, et là je suis sûr que je veux un livre papier pour cela et pour toujours).

Thomasday, je comprends que vous souhaitiez que le livre électronique ne casse pas la chaîne actuelle de l'édition, mais vous n'arrêterez pas une technologie disruptive si elle est prête à éclore. Vous trouverez le marché, vous l'embrasserez et vous serez prêts au moment du raz de marée, ou vous serez marginalisé. Ou alors je me trompe, et le livre électronique ne décollera jamais, mais je ne parierais pas dessus si je travaillais dans l'édition aujourd'hui. Je sais que le monde de l'édition se dit "comment puis-je faire pour que ce truc fonctionne comme mes livres papiers habituels", mais c'est justement le piège d'une technologie disruptive : elle induit un changement de comportement du client, vous ne pouvez pas l'envisager comme l'ancienne technologie. Il faut que les éditeurs actuels sachent utiliser leurs compétences valables pour le livre électronique en envoyant promener le reste.

Je vais vous donner un exemple de mon expérience personnelle : je suis ingénieur en informatique, travaillant dans une petite société créée un peu avant le boom internet. Nous construisons des applications personnalisées pour entreprise basées sur les technologies internet. Au début, personne ne croyait qu'on pourrait faire des applications sérieuses en utilisant un navigateur : l'expérience utilisateur était ridicule par rapport à un logiciel installé sur l'ordinateur. Mais cela avait ses avantages : on peut travailler de n'importe où, les données sont sauvegardées par l'hébergeur... Nous avons trouvé le marché prêt à utiliser cette technologie : les gens gérant des sites internet publics. Et puis petit à petit, nous avons proposé des applications personnalisées sur ce mode non plus pour gérer un site internet, mais pour gérer un business physique. Au début, nos clients potentiels tiquaient un peu, ah bon, vous êtes sûr, et puis après une démonstration et l'énoncé des avantages, ils étaient conquis. Aujourd'hui, aucun de nos clients ne nous pose aucune question sur ce choix : tout le monde trouve parfaitement naturel qu'une application d'entreprise soit faite de cette façon. Petit à petit, des utilisations de l'ordinateur où l'on lançait un logiciel sur sa machine sont remplacées par des applications internet. Il se trouve que comme le milieu informatique est habitué aux changements technologiques, les gros ont assez bien su embrasser la nouvelle technologie, mais sur notre marché des applications de gestion d'entreprise, de belles entreprises boivent le bouillon.
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Thomas Day » 27 août 2010 à 08:21

sossa a écrit :Thomasday, je comprends que vous souhaitiez que le livre électronique ne casse pas la chaîne actuelle de l'édition, mais vous n'arrêterez pas une technologie disruptive si elle est prête à éclore. Vous trouverez le marché, vous l'embrasserez et vous serez prêts au moment du raz de marée, ou vous serez marginalisé. Ou alors je me trompe, et le livre électronique ne décollera jamais, mais je ne parierais pas dessus si je travaillais dans l'édition aujourd'hui. Je sais que le monde de l'édition se dit "comment puis-je faire pour que ce truc fonctionne comme mes livres papiers habituels", mais c'est justement le piège d'une technologie disruptive : elle induit un changement de comportement du client, vous ne pouvez pas l'envisager comme l'ancienne technologie. Il faut que les éditeurs actuels sachent utiliser leurs compétences valables pour le livre électronique en envoyant promener le reste.


Une fois de plus, je suis probablement celui qui veut le plus là où je travaille que le livre électronique se développe, mais à ce jour, les frais induits par le livre électronique se RAJOUTENT (voir le post de Clément sur la mise en page) aux frais du livre papier. Cet argent il faut bien le récupérer.

Pour le moment, c'est le livre papier qui règne, y compris aux states qui ont environ cinq d'avance en la matière, et qui n'ont pas notre réseau de librairies indépendantes. On est loin du basculement et il faut donc prendre en compte que c'est le papier qui nous (enfin moi) fait vivre sans trop frustrer ceux qui sont passés à l'électronique (et qui pour beaucoup reviennent au papier occasionnellement, voire totalement, cf. études américaines sur le sujet).

Par ailleurs, en France, il n'y a aujourd'hui que dans le monde de la Sf et de la fantasy une réelle attente en matière de livres électroniques ; je rappelle à ceux qui l'ignoreraient que c'est environ 1% des livres vendus en France.

Un autre point, vous oubliez les auteurs, pour le moment la grande majorité des auteurs veut être publiée sur papier avant tout.

Un dernier point : vous oubliez que la France est le pays du Minitel et on ne pourra jamais lutter contre ça.

GD
Patrice2
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Patrice2 » 27 août 2010 à 08:42

Salut,

Bref : à 9,99€, on cherche à me faire financer l'industrie du livre, pas le texte que j'achète.


Ben oui, tu as tout compris. Et ta posture montre un manque de réflexion certain.

Réfléchis un peu. Quand tu es éditeur. Tu signes un contrat avec un auteur. De nous jours, un éditeur correct donne toujours une avance sur droits. Ca va de cacahouètes à plusieurs milliers d'euros. Si l'auteur est étranger, il faut traduire le texte, et là encore, le traducteur, il faut le payer, ce qui se fait aussi en avance sur droit (là, plusieurs milliers d'euros à coup sûr, car ce sont des mois de travail).

Maintenant, si l'éditeur vend son ebook à 3€, il a intérêt à en vendre un paquet pour être rentable. Et si le livre fait un four , il coule. A coup sûr. Le fait d'avoir un prix un peu plus élevé ne sert pas qu'à s'engraisser gratuitement sur le dos du lecteur. Ca sert aussi, si le livre marche, à financer ceux qui n'ont pas marché. Penses-tu que Gérard Klein édite les duneries par plaisir? Probablement pas: c'est pour payer les Coney et Jeury.
C'est déjà risqué de publier un bouquin, mais si en plus ce système d'étalage n'existait pas, ce serait suicidaire.

A+

Patrice
Un tiers calva, un tiers cidre, un tiers purin et eau de mare

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