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[Herbefol]

On est loin du basculement et il faut donc prendre en compte que c'est le papier qui nous (enfin moi) fait vivre sans trop frustrer ceux qui sont passés à l'électronique (et qui pour beaucoup reviennent au papier occasionnellement, voire totalement, cf. études américaines sur le sujet).

Comme je l'ai dit un peu plus haut c'est justement parce qu'on est loin du basculement qu'on peut se permettre des expérimentations un peu audacieuses sans se tuer si ça ne marche pas. C'est pas quand le marché se sera développé qu'il faudra se lancer dans ce genre de choses.

Par ailleurs, en France, il n'y a aujourd'hui que dans le monde de la Sf et de la fantasy une réelle attente en matière de livres électroniques ; je rappelle à ceux qui l'ignoreraient que c'est environ 1% des livres vendus en France.

J'aurais cru que c'était bien moins que cela.

Un autre point, vous oubliez les auteurs, pour le moment la grande majorité des auteurs veut être publiée sur papier avant tout.

Voila pourquoi en plus d'évangéliser les éditeurs il serait bon de faire de même avec les auteurs. Je retiens. :-)

[Isa]

Après, l'éditeur va peut-être décider de donner 60 % à Draco pour la garder et 40 % à toi parce que tu es nouvelle.
Mais tes ventes seront égales au nombre d'abonnements, pas moins.

Là on rentre carrément dans l'arbitraire. La négociation de contrat à la tête. Qu'est-ce qui empêche alors l'éditeur de dire "Toi, jeune auteur, je te donne 2% parce que de toute façon tu peux difficilement me dire que tu vas aller voir ailleurs" ?
Ça accroîtrait encore l'écart entre les petits et les grands auteurs.
À ce moment-là, je préfère encore un système où on est rémunéré en fonction de l'avis des lecteurs (genre ils notent avec des croix ce qu'ils ont aimé ou pas) qu'un système où l'éditeur décide que x lui rapportes sans doute des abonnements et y moins et que donc en fonction de la négociation avec l'un ou l'autre, ils lui donnent un pourcentage plus ou moins gros sur sa prose.

[Herbefol]

Donc si un livre francophone coûte 3000 euros d'achat, 1000 euros de correcs, 500 euros de frais techniques divers. Disons 5000 euros. Il faut en vendre 4000... (je fais quoi ? un titre par an sur 10 qui dépasse 4000 ex vendus ?)

Rien à dire sur tes calculs un peu plus haut, par contre, là, tu as combien de livres à 3 € dans ton catalogue à l'heure actuelle ? Parce qu'on ne peut pas comparer les ventes d'un produit à 3 € avec celles d'un produit à 20 ou 25 €. ;-)
Et si du livre à 3 € tu en vendras plus qu'à 25 €.

[Herbefol]

Pour finir, un commentaire délibérément méchant : les habitués des forums SF ne cessent de râler parce que la SF est sous-représentée sur les tables et les rayonnages des librairies (sauf exceptions louables et louées), alors pourquoi vouloir défendre les libraires ?
JDB

Merci de la perche. :-)
Ben oui la numérisation du marché du livre va tuer des libraires. Pas tous, mais il y aura des morts et pas qu'un peu. Et alors ?

(si on m'avait dit un jour que j'écrirais ça je ne l'aurais pas cru)

[Sybille]

Après, l'éditeur va peut-être décider de donner 60 % à Draco pour la garder et 40 % à toi parce que tu es nouvelle.
Mais tes ventes seront égales au nombre d'abonnements, pas moins.

Là on rentre carrément dans l'arbitraire. La négociation de contrat à la tête. Qu'est-ce qui empêche alors l'éditeur de dire "Toi, jeune auteur, je te donne 2% parce que de toute façon tu peux difficilement me dire que tu vas aller voir ailleurs" ?

Rien n'empêche l'éditeur. Et rien ne t'oblige à accepter.

Ça accroîtrait encore l'écart entre les petits et les grands auteurs.

Cet écart existe déjà. Chaque contrat est unique.
Même si, évidemment, la plupart des éditeurs vont se faire des grilles parce qu'ils ne vont pas s'amuser à recalculer tout à chaque oeuvre.

À ce moment-là, je préfère encore un système où on est rémunéré en fonction de l'avis des lecteurs (genre ils notent avec des croix ce qu'ils ont aimé ou pas) qu'un système où l'éditeur décide que x lui rapportes sans doute des abonnements et y moins et que donc en fonction de la négociation avec l'un ou l'autre, ils lui donnent un pourcentage plus ou moins gros sur sa prose.

Dans ce cas, il faut t'auto-publier, pas passer par un éditeur.
En tant qu'auteur, d'une certaine façon, ton "client", c'est l'éditeur. Tu lui remets un produit qu'il doit faire fructifier. C'est lui que tu dois séduire et convaincre et c'est lui qui décide du prix qu'il est prêt à mettre pour ce que tu proposes.

[Herbefol]

Tant que les gens achètent massivement du papier, tu ne peux pas te passer de cette partie de l'équation, le basculement de CA n'a pas encore eu lieu au states (du moins, je ne crois pas) et ils ont cinq ans d'avance environ.
On a cinq ans pour accompagner cette nouvelle technologie, et je ne suis pas d'avis de verser de l'eau bouillante sur des glaçons, histoire juste de voir ce qu'il advient des glaçons.

Il est donc mieux de ne rien faire et de laisser le marché illégal se développer à la place ?

[Isa]

Pour finir, un commentaire délibérément méchant : les habitués des forums SF ne cessent de râler parce que la SF est sous-représentée sur les tables et les rayonnages des librairies (sauf exceptions louables et louées), alors pourquoi vouloir défendre les libraires ?
JDB

Merci de la perche. :-)
Ben oui la numérisation du marché du livre va tuer des libraires. Pas tous, mais il y aura des morts et pas qu'un peu. Et alors ?

(si on m'avait dit un jour que j'écrirais ça je ne l'aurais pas cru)

Disons qu'il y a aujourd'hui deux types de libraire. Le gars qui s'y connaît et qui est passionné et qui trouvera sans doute un moyen de se remettre dans le nouveau circuit de diffusion. Et celui qui est juste là pour vous regarder avec des yeux ronds quand vous lui demandez s'il a autre chose que la dernière autobiographie d'une "star" de reality show. Pour ma part, les seules "librairies" que j'ai dans le coin sont les espaces culturels de Leclerc. Je suppose qu'ils gagnent le même pourcentage que les libraires (?) pour quel service ajouté ? Ils empocheraient près d'un tiers du prix du livre (si on compare à ce que touche l'auteur y a de quoi pleurer) en échange de quoi ? Juste un support physique pour que le livre soit visible. Et dans ce cas, en effet, quel intérêt pour le numérique ?

Mais si je me rappelle bien ce qui avait été dit sur un autre fil, la raison est très bassement réaliste. Pour le moment, la vente du livre numérique ne représente rien sur le CA et si cela pourrait permettre quelques expérimentations, ça ne permet pas de se mettre à dos les libraires qui, étrangement, n'ont pas envie de voir leur profession disparaître. Un éditeur qui se ferait connaître parce qu'il fait les livres numériques pas chers en zappant les libraires de l'équation a toutes les chances de voir ses livres papier (99% de son CA donc) relégués au fond de la boutique à coté des chiottes (de préférence bouchées)

[Sybille]

Donc si un livre francophone coûte 3000 euros d'achat, 1000 euros de correcs, 500 euros de frais techniques divers. Disons 5000 euros. Il faut en vendre 4000... (je fais quoi ? un titre par an sur 10 qui dépasse 4000 ex vendus ?)

Rien à dire sur tes calculs un peu plus haut, par contre, là, tu as combien de livres à 3 € dans ton catalogue à l'heure actuelle ? Parce qu'on ne peut pas comparer les ventes d'un produit à 3 € avec celles d'un produit à 20 ou 25 €. ;-)
Et si du livre à 3 € tu en vendras plus qu'à 25 €.

J'ai envie d'ajouter que, quand un livre vaut 25 €, on hésite à l'acheter, on s'interroge, voire on renonce car, pour ce prix, si on est déçu, on l'aura mauvaise.
A 3 €, on va acheter des titres qu'on n'est pas sûr de lire et qu'on essaiera dans un moment d'ennui, au pire.
Je ne pense pas que le marché du numérique va amener à la lecture des non-lecteurs. Par contre, je pense qu'il est probable que les lecteurs achètent beaucoup plus de titres, sans faire attention à la dépense, sans être certains de les lire.
Ce qui fait que, quand ils retomberont sur cet achat inconsidéré, il est probable qu'ils y jettent un oeil et se laissent peut-être séduire.

[Wicker_Man]

Disons qu'il y a aujourd'hui deux types de libraire. Le gars qui s'y connaît et qui est passionné et qui trouvera sans doute un moyen de se remettre dans le nouveau circuit de diffusion. Et celui qui est juste là pour vous regarder avec des yeux ronds quand vous lui demandez s'il a autre chose que la dernière autobiographie d'une "star" de reality show.

"Le bon libraire, c'est le gars, il voit un client il lui vend un livre. Le mauvais libraire, c'est le gars, il voit un client, ben il lui vend un livre..." ;-)

[Isa]

Disons qu'il y a aujourd'hui deux types de libraire. Le gars qui s'y connaît et qui est passionné et qui trouvera sans doute un moyen de se remettre dans le nouveau circuit de diffusion. Et celui qui est juste là pour vous regarder avec des yeux ronds quand vous lui demandez s'il a autre chose que la dernière autobiographie d'une "star" de reality show.

"Le bon libraire, c'est le gars, il voit un client il lui vend un livre. Le mauvais libraire, c'est le gars, il voit un client, ben il lui vend un livre..." ;-)

XD
Le très mauvais libraire c'est celui chez qui un client entre en voulant acheter un livre et ressort les mains vides. C'est ce qui m'arrive chaque fois que je vais au centre "culturel" et j'enrichis Amazon.