Apophis a écrit :J'espère, pour ma part, estimé Aldaran, que ceux qui ont des remarques à faire sur Bifrost vont le faire de façon constructive, premier point, et, plutôt que de le faire sur un quelconque réseau social, vont, de façon courtoise, nous donner un retour sur le magazine sur le présent forum (qui est après tout voué à la communication entre le Bélial / Bifrost et son public). Toute critique n'est pas forcément infondée, et mérite potentiellement réflexion de notre part.
Bon, puisque c’est si gentiment demandé, allons-y…
J’ai donc lu le dernier numéro, et je vais revenir sur les trois points qui semblent fâcher.
Juste, pour savoir d’où je parle, je suis un vieil
(1) abonné de Bifrost ; il m’arrive même d’en dire du bien… ou pas
(2).
J’ai écrit quelques textes dans les domaines qui nous sont chers, dont quelques-uns ont eu la chance d’être publiés par des éditeurs. Lesquels ont, pour la plupart, mis la clé sous la porte
(3) ; à l’issue de quoi, j’ai récupéré mes droits sur mes textes et je n’ai pas vécu de crash personnel.
Et puisque nous en sommes aux déclarations d’intérêt, avec Jeanne-A Debats, nous sommes ami.e.s
(4). Enfin cette déclaration est peut-être vaine : si ça se trouve, la Jeanne-A Debats que je connais n’a rien à voir avec la Jeanne A-Debats que vous semblez connaître.
Alors, dans l’ordre, ce qui semble irriter dans ce numéro 112 :
A) L’illustration de couvertureVue de mon opercule, elle est moche. C’est l’avis personnel et péremptoire d’une personne qui est restée derrière la porte le jour de la distribution du sens de l’esthétique. Mais elle me paraît adaptée au thème de ce numéro.
Et elle ne me choque pas. Mais je ne suis pas une référence ; j’ai été élevé aux illustrations de couvertures, façon pulp, avec des Damsel in Distress fort peu vêtues et des Lézards A Gros Seins. Maintenant, si des personnes sont choquées ou gênées par cette illustration, pourquoi pas : c’est la diversité qui fait la richesse de cet univers. Elles en ont le droit, comme elles ont celui de l'exprimer.
B) L’Erratum.e.sJ’imagine que ça se veut une pochade, mais pour moi c’est juste une connerie
(5). Ou alors c’est juste une erreur (une de plus) de saloper
(6) son nom d’autrice ?
Sérieusement, vous la connaissez la dame
(7) comme vous dites. Si vous lui demandez un article, elle va vous le fournir ; à sa sauce. Si cette sauce ne vous plaît pas, il suffit juste de ne pas publier ledit article. Ou, plus simple, de ne pas le lui demander. Sauf erreur de ma part, le correcteur n’a pas modifié la nouvelle «
Par une route sans fin » de Elodie Denis, parue dans le présent numéro, pourtant émaillée de néologismes qui font saigner les yeux et de typographies que l’on ne trouve plus que chez Damasio époque «
Les Furtifs » depuis que Tolkien a arrêté d’écrire en Sindarin.
L’autre solution, ça aurait été de faire une véritable interview . Se sortit les doigts, aller lui poser les questions et retranscrire soit-même ses réponses. Là, on est tranquille, il n’y aurait pas eu d’écriture inclusive. Mais je sais, ça prend du temps et de l’énergie, et le temps c’est de l’argent, et l’énergie il convient de l’économiser si l’on en croit le gouvernement.
Ou alors, j’ai mal lu l’ours et Bifrost a déménagé Quai Conti ou bien au Luxembourg ?
C) L’éditorialAlors là, par quel bout prendre ce bouzin ? Comme je ne sais pas, je vais faire dans le subjectif et le péremptoire !
Comme tout bon drame, ça se déroule en 4 actes :
1) nous ne jugeons pas (sous texte : nous ne faisons qu'analyser en tout professionnalisme éditorial et en toute objectivité, lire « nous sommes neutres, indépendants et désintéressés »)
(8)2) Jérôme est (presque) un ami (sous texte : donc loin de nous l’idée de dénigrer son travail)
3) la liste des erreurs à ne pas commettre lorsque l'on veut faire profession d'édition (sous texte : seules les buses
(9) ne les connaissent pas)
4) si on peut regretter la disparition d'ActuSF, il n'y a pas lieu de s'en étonner (sous texte : c'était inévitable, nous le savions type « chronique d’une disparition annoncée »)
J'ai connu des coups de pied de l'âne moins ferré,
Maintenant, tout cela n’est pas bien grave. Surtout depuis que nous savons qu’il y a un repreneur et que le stock sera de nouveau disponible en librairie (enfin, pas partout à Chambéry si j’ai bien suivi). Ouf, «
auteurs et traducteurs plantés » vont pouvoir respirer, tétanisés qu’ils étaient au mots de «
crash industriel et humain ». Ouais, parce que la seule solidarité dont fait preuve cet éditorial, c’est à l’égard des auteurs et traducteurs, qui, comme je l’ai indiqué en préambule, ont de toute façon récupéré leurs droits, et donc n’ont rien perdu.
Contrairement à «
Jérôme Vincent et son équipe[qui] ont manqué de chance, sinon de boussole » et ont commis un «
péché originel »
(10) pour lesquels cet éditorial me semble cruellement manquer d’empathie.
Sinon, ce numéro 112 est assez bon. Le dossier Anne Rice est bien foutu et la nouvelle « Dans le corps du ciel » de R.C. Wilson est magnifique, vouée à gagner le prix des lecteurs 2023, ce qui est dommage car je lui préfère quand même la sublime « La cité du rire » de Sequoia Nagamatsu du numéro 111.
(1) « vieil » dans son double sens ; je suis un ancien lecteur et abonné de la revue (je suis tombé dans la marmite quand j’étais petit ; enfin, quand la plupart des actuels chroniqueurs de la revue étaient petits ^^) ; et je suis âgé, si âgé que je ne me qualifie plus de « boomer » mais simplement de « vieux »
(2) c.f.
https://nonpasleboutonrouge.wordpress.com/2014/11/20/69-bifrost-erotique/(3) j’espère qu’il n’y a pas de relation de cause à effet
(4) nous nous désignons ainsi lorsque nous lapons du Lavagulin ou du Saint Joseph ; habituellement, nous disons simplement cop.ain.ine.s ^^
(5) je sais de quoi je parle, j’ai une carte officielle de Con délivrée par Hara Kiri
(6) genre exemple de mauvaise écriture inclusive
(7) ce qui, pour moi, est révélateur d’une double couche de connerie
(8) rassurez-moi ? Bifrost, c’est bien toujours une publication du Bélial ? D’un concurrent direct de ActuSF ?
(9) suivez mon regard vers l’item précédent
(10) autant pour les prolégomènes des item 1) et 2)