Ayerdhal a écrit :Pire. C’est au prix d’occasion du « poche » qu’il faut limiter (vers le haut) le prix du livre virtuel. Et je ne parle évidemment pas des ouvrages cotés !
Et c’est mon dernier prix. En tant que lecteur, en tant que consommateur (contraint) et en tant qu’auteur.
Vous avez bien lu. Je ne veux pas voir mes bouquins en format numérique au-dessus de 2 €, et je suis plutôt partant pour moins (deux fois moins).
Quand vous les aurez publiés, faites-nous signe, parce que vos livres sont introuvables en numérique...
Ayerdhal a écrit :Pourquoi ?
...
Parce que, en terme de commercialisation, c’est un autre marché, un tout autre, qui se constitue pour l’essentiel aujourd’hui de gens qui ne lisent que très peu ou pas (de romans, par exemple). Parce que c’est l’occasion de toucher ceux que nous ne touchons jamais.
C'est faux, lisez les statistiques. Au contraire, ce sont de gros lecteurs qui achètent des liseuses et lisent en numérique. Ca ne veut pas dire que le numérique ne puisse pas attirer d'autres publics, je le pense aussi, mais les premiers clients sont des gros lecteurs.
Ayerdhal a écrit :J’oublie un détail ? Ah oui. Le piratage. Je lui suis favorable, ne serait-ce que parce que, une fois de plus, mes phrases à la con atteindront quelqu’un que l’économie du livre (beurk) leur barrait, que celui-ci ne piratera pas toute sa vie mais qu’il continuera à lire, que la culture n’est pas… pardon, ne doit pas être un privilège de nantis. Je lui suis favorable, donc, mais on s’en fout.
Proposez vos livres gratuitement en PDF alors...
Ayerdhal a écrit :Le piratage prendra des proportions faramineuses si la diffusion numérique du livre se comporte comme la diffusion numérique cinématographique ou musicale.
Là, par contre, nous sommes d'accord. C'est une évidence. Les sites proposant des livres numérisés "piratés" (entendre diffusés sans l'autorisation des ayant droit) font déjà florès.
Ayerdhal a écrit :Le vent, et c’est ce qu’est le numérique, ne peut pas se vendre au même tarif que la matière.
Nous pourrions nous lancer dans une longue discussion de physique nucléaire pour débattre de ce point, mais j'ai encore mal à la tête d'avoir lu en essayant de le comprendre la publication de ce physicien néerlandais qui affirme que la gravitation pourrait ne plus être considéré comme une des forces fondamentales, alors je fais un break avec la mécanique quantique.
Ayerdhal a écrit :Inutile que je vous fasse un cours de marketing, d’ailleurs je suis un très mauvais pédagogue et je suis certain que vous savez ce qu’est le prix psychologique. Mais peut-être ignorez-vous qu’on ne le calcule pas avant d’avoir déterminé la, les ou toutes les potentielles cibles commerciales ? Il semble que vous vous limitiez au marché préexistant du « papier ». Il semble aussi que votre opération de lancement ne soit qu’une opération… disons de communication, en tout cas pas une étude. Lapalissade ! Je ne m’efforcerais pas d’en montrer les insuffisances si ce n’était pas le cas.
De deux choses l'une, soit le marché du livre numérique est déduisible du marché du livre papier, et vous avez tort, soit le marché du livre numérique est un nouveau marché auquel il faut appliquer une nouvelle approche, et à ce moment-là, comment voulez-vous étudier un marché qui n'existe pas ? La seule approche sur une technologie disruptive (ie qui change les règles du jeu), c'est d'essayer. Ce que fait le Belial'. Vous pensez qu'ils vont se planter, je pense qu'ils vont dans le bon sens et qu'avec des ajustements en cours d'expérience ils vont réussir, nous verrons bien qui de nous deux est le meilleur Nostradamus.
Ayerdhal a écrit :« Sans DRM. Aujourd’hui, les dispositifs de gestion des droits numériques (DRM) proposés par la plupart des éditeurs punissent moins les pirates – qui n’ont aucun mal à les contourner – que les acheteurs légitimes qui rencontrent de nombreux problèmes techniques. Le Bélial' ne propose que des livres numériques « bio » garantis 100% sans verrouillage pour que vous puissiez les lire aussi facilement que des livres classiques, sur le support de votre choix. »
Amen.
Je veux, amen. Vous en connaissez beaucoup, des éditeurs qui offrent leurs fichiers sans DRM ? C'est ce point-là qui m'a fait dire "Le Belial' va dans le bon sens et je vais les soutenir". C'est un peu facile de discourir pendant des paragraphes et des paragraphes sur ce qui ne va pas et qualifier d'un bien court "amen" le point le plus innovant et le plus couillu de la démarche. Je ne vais pas vous citer Edmond Rostand mais vous voyez à quelle tirade je fais référence.
Ayerdhal a écrit :« Collectionnez. Vous n’êtes pas prêt à vous passer du papier ? Nous non plus. Achetez un livre du Bélial’ et, pour seulement 2,00 €, téléchargez son équivalent numérique (sur certains titres uniquement) »
Aïe ! Dans son élan, la réclamite aiguë a fourché. Le coût du numérique est inférieur à 2 €. On s’en doutait un petit peu beaucoup, notez, mais c’est intéressant car, et j’y reviendrai plus loin, c’est quoi au juste le prix de revient du numérique ? Et comment le définit-on ?
Quelle mauvaise foi ! Quand on paye le livre papier, on a déjà payé l'auteur, la composition, la relecture, le marketing, etc. Les 2 euros annoncés sont pour le coût de la
numérisation, pas pour le coût du livre numérique tout nu.
Ayerdhal a écrit :« Equitable. Compte tenu des coûts de fabrication et de distribution réduits, Le Bélial' peut reverser jusqu’à 30% du prix de chaque livre numérique vendu à l'auteur. À comparer aux 10% qui sont la norme du marché. »
J’en vois déjà qui tremblent à l’idée des horreurs que je vais de cette plume commettre. Par quoi je commence ?
Ainsi, la norme du marché en matière de droits d’auteur serait à 10 %. J’en connais plus de trente mille qui feraient un infarctus en lisant ça. Ce putain de marché n’a pas de norme ! Que des différences de traitement. Et la moyenne, totalement incalculable pour cause d’opacité, est sûrement loin en dessous de 10 %. La réalité ? 4 à 12 % sur le « poche ». 6 à 15 % sur le « grand format ». Parfois plus, pour les rares best-sellers. Souvent moins pour les nombreux auteurs « jeunesse ». Et 2 % pour les traducteurs.
Le plus facile est digéré ? On jette un oeil à la réversion ?
C’est quoi d’ailleurs cette ineptie ? L’éditeur reverse ? Il est bien charitable ou il se prend pour un fonds de pension ? Vous vexez pas, je pinaille.
Là, très honnêtement, je n'en sais rien, donc je me tais.
Ayerdhal a écrit :Vous avez raison, les coûts de fabrication et de distribution sont réduits, tellement qu’on se demande s’ils sont signifiants.
Sur la fab, qui représente entre 15 et 20 % du prix du livre « papier », il y a un coût en numérique. Sûrement, mais quel est-il au juste ?
Côté mise en format, par exemple, vous connaissez sûrement ça :
http://fr.feedbooks.com/Et il y en a d’autres. Et il y en aura de plus en plus.
Les coûts vont baisser, c'est sûr. Dans 3 ans, plus personne n'aura autre chose à faire que de relire rapidos la version électronique pour vérifier que le système automatique a bien fait son travail. Pour l'instant, Clément nous a dit que l'ePub se faisait mal automatiquement. Je n'ai pas de raison de ne pas le croire.
Ayerdhal a écrit :Sur la distrib, il y a un… pardon ? La quoi ?
Qui va distribuer quoi, au juste ?
Parlez-moi de diffusion, oui, ça, ça m’intéresse. Prononcez les vilains mots. Détaillez ce que demandent Amazon, la Fnac, Google, Orange etc. pour diffuser des octets par le Net. Montrez l’intérêt des bornes numériques (mdr), justifiez leur existence et leur coût sur le prix du livre. Démontrez que tout ce joli monde est indispensable à la bonne diffusion électronique de l’ouvrage. Mais surtout, surtout, expliquez pourquoi vous avez choisi de rester dans la logique de fonctionnement « papier » plutôt que de développer une logique autre ou de vous inscrire dans l’une de celles qui existent déjà, comme publie.net, numeriklivres etc.
Le numérique est une aubaine. Pour l’auteur, pour l’éditeur, pour le lecteur. Pour la première fois, l’ouvrage littéraire peut se passer des parasites qui, de surcroît, se taillent la part du lion dans l’économie du livre. La diffusion et la distribution représentent 55 % du prix de l’objet livre. Alors quoi ? On prend les mêmes et on recommence ? On s’en invente d’autres ? Pour quel service ? Pas de stock, pas de transport, pas de commerciaux (physiquement, en tout cas).
Alors qu’est-ce qui coince ? Qu’est-ce qui limite les droits d’auteur à 30 % dans votre conception de l’édition numérique, quand d’autres, spécialisés, proposent déjà 50 et même 70 % ?
La diffusion. Toujours la diffusion. Fait chier ! S’il faut, pour l’édition numérique, en passer par une économie, que celle-ci tienne compte de l’écosystème numérique. Moi, je suis en train de devenir écolo.
À 50 % minimum. Ce qui représente 1 € sur un bouquin vendu en numérique à 2 €. Combien d’auteurs touchent 1 € sur la vente d’un de leurs bouquins en poche ? Y en a-t-il sur l’agora ?
Gloabalement, je suis d'accord, sauf sur le coût final. j'ai très nettement l'impression que vous voyez le livre numérique comme une façon de toucher un nouveau public, et donc le livre papier existe toujours pour financer toutes les taches du type relecture, composition, marketing. Désolé de vous contredire, mais moi je lis pas mal, dans les 3 livres par mois en moyenne, et une fois passé au numérique, je n'achèterai quasiment plus de livre papier.
Ayerdhal a écrit :« Solidaire. En attendant l’adaptation de la loi Lang au numérique, et pour ne pas léser les libraires qui soutiennent Le Bélial’, nos livres numériques seront proposés au même prix sur e-Bélial’ et sur la plateforme EDEN. N’importe quel libraire pourra ainsi vendre les livres numériques du Bélial’. »
Vous avez peur de perdre le soutien de vos amis libraires pour les ouvrages « papier » ?
En instituant le prix unique du livre (plus ou moins 5%), la loi Lang ne favorise que les gros « libraires », ceux qui peuvent négocier une marge conséquente avec le diffuseur/distributeur. Les autres peinent à obtenir une marge viable.
Comment les libraires diffuseront-ils vos livres numériques et quelle marge allez-vous leur accorder ? Je veux dire : les gros et les petits ?
En tout cas, rassurez-les, ils n’ont pas besoin de se recycler tout de suite. Le livre papier a encore un bel avenir devant lui. Disons le temps d’une génération. Et ce sont surtout les grosses berthas qui vont trinquer. Au fait, pourquoi croyez-vous que les gros bras se démènent tous pour disposer d’une plateforme de diffusion numérique ?
Ils se démènent mollement, je trouve. Surtout avec des DRM pourris qui rendent tout incompatible. Eux n'abandonnent pas le vieux modèle pour un iota. Je suis profondément libéral, vous pouvez imaginer ce que je pense du prix unique.
Ayerdhal, je ne sais pas si vous repasserez par ici et si vous gratifierez ce post un peu agressif, mais pas tellement plus que le vôtre, d'une réponse, mais plus j'y repensais, et plus la moutarde me montait au nez : vous donnez des leçons au seul éditeur papier qui fait des efforts, alors que je ne trouve pas vos livres en numérique, y compris sur les plateformes que vous vantez, et surtout pas au prix que vous demandez. Bah alors, on est vendu au grand capital ? Qu'attendez-vous ?