Pierre-Paul Durastanti a écrit :1. La VO : "Within a few circuits, I don’t doubt that we’ll have moved beyond these ramscoops to something capable of taking us much closer to light."
J'avais effectivement zieuté le passage avant d'écrire mon message. Toutefois, le texte d'origine ne fait pas mention de vitesse : quand Ludmilla parle de se rapprocher de la lumière, il s'agit d'une métonymie. Le contexte conduit à comprendre « light » comme la vitesse de la lumière. C'est comme dire que l'Argentine se rapproche de Washington. Le pays ne se déplace pas physiquement, cela signifie que le gouvernement de l'Argentine se rapproche diplomatiquement du gouvernement des États-Unis d'Amérique.
J'ai beaucoup d'estime pour votre travail et ai du reste beaucoup de plaisir à lire les ouvrages dans lesquels vous avez été impliqué. Votre traduction d'Eversion m'a par exemple enchanté, le style collait à chaque fois parfaitement aux différentes époques, si bien que je préfère cette version à l'originale. Toutefois, la traduction de cette phrase semble ambiguë, la première partie de la phrase étant une réécriture plus compacte, tandis que la fin est une traduction plus littérale. Le petit souci à mon sens est qu’il n’y a plus de métonymie en français puisqu’il n’y a plus de substitution ni de sous-entendu de la vitesse, celle-ci étant explicitement mentionnée.
Si la métonymie avait été conservée, alors la phrase aurait éventuellement pu donner : «
Quelques circuits suffiront à dépasser le statoréacteur et nous rapprocher de la lumière », ce qui aurait même eu par ailleurs le mérite de réduire encore plus la longueur de la phrase. Seulement, le français se prête moins bien à pareil raccourci qui est plus spécifique à l’anglais, ce qui explique pourquoi ici, alors que dans le reste de l’ouvrage vous avez plutôt eu tendance à supprimer des mots ou à compresser des locutions, je présume que vous avez rajouté la mention de vitesse par souci de clarté alors qu’elle ne figure pas dans le texte d’origine. L’
absence du pronom démonstratif « celle » rend la démarche incomplète.
Pyjam a écrit :Le participe passé « fiché » du verbe
ficher est tout ce qu’il y a de plus correct.
Le verbe « ficher » est polysémique, il signifie :
- faire entrer, enfoncer par la pointe ;
- faire l'objet d'une fiche.
Pour ce cas là, effectivement, le participe passé est «
fiché ». Toutefois, le verbe signifie également :
- faire, être occupé à ;
- donner, faire éprouver ;
- mettre, jeter.
Pour ces cas là, en revanche, le participe passé est «
fichu ».
Dans la réplique «
Il m'a plutôt fiché la frousse », je doute que le verbe « ficher » revête ici le sens d'enfoncer, encore moins le fait de créer une fiche. Un synonyme ne donne pas quelque chose de très pertinent d'un point de vue sémantique : «
Il m'a plutôt enfoncé/planté la frousse ». L'autre sens, celui qui a le participe passé « fichu », est plus logique, sinon plus évident, à savoir dans le sens de donner : «
Il m'a plutôt flanqué/foutu la frousse ».
Admettons, même si l'emploie « fiché » était valide, il s'agit d'une forme inusitée ou soutenue qui ne colle pas avec le mot « frousse » qui est assez familier, ni avec la scène où Campion est plutôt abasourdi que dans un état d'esprit visant à tenir une conversation sophistiquée.