Bollorisation de l'édition

[Olivier Girard]

Sur le NouvelObs, une tribune en mode alerte sur ce qui pourrait-être un état les lieux...

[Th. D. R.]

Tout extrémisme ne parvient au pouvoir qu'avec l'appui et la complaisance des élites et forces économiques des pays concernés.

[Thomas Day]

Tout extrémisme ne parvient au pouvoir qu'avec l'appui et la complaisance des élites et forces économiques des pays concernés.

J'ai justement l'impression qu'on est passé de l'autre côté du miroir et que le fonds de commerce (gagnant) des Trump et autres Milei c'est l'anti-élitisme frontal. Le plus grand tour de magie de Donald Trump, c'est d'avoir réussi à faire oublier au peuple américain (enfin, à une certaine partie du peuple américain) qu'il était un "héritier". Corollaire, l'élite qui apparaît comme telle aux USA c'est d'un côté Taylor Swift et de l'autre Elon Musk...
Pas vraiment des "intellectuels", dans le sens "les intellectuels pendant la Guerre Froide".
La part grandissante du spectacle / show dans la politique, me semble être un grand marqueur de déclin, une forme qui cache la minceur du fonds.
Jack Barron est l'éternité a été publié pour la première fois en 1967, c'est ça le vertige de la science-fiction.

TD

[Thomas Day]

(Pour ceux qui l'ignoreraient, je travaille chez Albin Michel).
Ceci précisé, je me permets de vous signaler l'existence de ce très bon thriller : Trop et jamais assez, comment ma famille a fabriqué l'homme le plus dangereux du monde.

TD

[Olivier Girard]

Histoire de nourrir la réflexion/conversation, je mets ici un lien vers un article signé Florent Massot paru chez Blast.
Ce papier est assez long, et les pros par ici n'y appendront sans doute pas grand-chose. Mais pour les autres, il me semble faire une synthèse assez correcte des courants/enjeux/systèmes qui traversent/agitent l'édition à l'heure actuelle (au-delà du "moi je moi je" un poil agaçant de l'auteur dudit article).
C'est ici : Bolloré, Arnault, Kretinsky : comment le capitalisme flingue l'édition.

[Th. D. R.]

Tout extrémisme ne parvient au pouvoir qu'avec l'appui et la complaisance des élites et forces économiques des pays concernés.

J'ai justement l'impression qu'on est passé de l'autre côté du miroir et que le fonds de commerce (gagnant) des Trump et autres Milei c'est l'anti-élitisme frontal. Le plus grand tour de magie de Donald Trump, c'est d'avoir réussi à faire oublier au peuple américain (enfin, à une certaine partie du peuple américain) qu'il était un "héritier".
TD

Tout à fait.
C'est précisément ce que s'échinent à faire tous les dictateurs en herbe (si je puis dire): ne surtout pas parler des élites, mais glorifier l'incontournable classe laborieuse près de laquelle on se tient, quand on ne se targue pas d'en être directement issu. Tous les despotes ont agi de même: Hitler, Staline, Ceaușescu, etc. Il faut garder à l'esprit que Trump, en cette campagne 2024 _que je suis très attentivement_, n'oublie jamais de flatter et rassurer ceux qui détiennent l'argent. Mais en petit comité.

[Th. D. R.]

Histoire de nourrir la réflexion/conversation, je mets ici un lien vers un article signé Florent Massot paru chez Blast.
Ce papier est assez long, et les pros par ici n'y appendront sans doute pas grand-chose. Mais pour les autres, il me semble faire une synthèse assez correcte des courants/enjeux/systèmes qui traversent/agitent l'édition à l'heure actuelle (au-delà du "moi je moi je" un poil agaçant de l'auteur dudit article).
C'est ici : Bolloré, Arnault, Kretinsky : comment le capitalisme flingue l'édition.

Merci pour le lien, Olivier.
L'être humain est d'une prévisibilité... J'en ris intérieurement, parce que j'ai 65 ans d'existence et de lâchetés diverses derrière moi _et de rares actes de courage aussi_, et que ça finit par lasser, mais le constat est terrible. Et qui s'est opposé à la concentration de l'édition, des médias _de la culture en général_, et, plus grave, des idées, à droite comme à gauche?

[JDB]

Un peu HS, mais pas tant que ça:

C'est vrai: les frontières entre le fantastique et la réalité sont devenues si floues qu'il est impossible de dire... Peux-tu te dire: le délégué des États-Unis aux Nations unies est Shirley Temple? Quoi? Le gouverneur de l’État de Californie est Ronald Reagan! Quoi? Quoi? C'est comme de dire que le Président des États-Unis est Mickey Mouse. Tu sais, ça ne pourrait pas être plus fantastique. C'est absolument incroyable. Nous sommes en plein phantasme.

Harlan Ellison, interviewé par Patrice Duvic, in Galaxie 2e série n° 99, août 1972
JDB
PS: Si vous avez ce numéro dans votre bibliothèque, je vous conseille de lire ou de relire cette interview. Elle est prodigieuse d'intelligence, de lucidité... et de rage.

[M]

Merci pour le lien Olivier. C est très enrichissant pour qui n est pas dans le monde de l édition. C est assez édifiant aussi. Je ne pensais pas que c était à ce point.