L’édifice narratif de Léo Henry, qui semble ici comme dans quasiment toutes ses autres œuvres, pouvoir tout se permettre, à notre grande joie, tient peut-être avant tout par sa langue, de plus en unique, même lorsqu’elle se fait mutante pour s’adapter à chaque contexte. Si c’est par elle notamment que passent les finesses queer qui donnent au décor de Pré aux Oies une teinte particulière, c’est aussi sa gouaille, sa férocité et son inventivité qui permettent à cet Éveil du Palazzo de courir avec (grand) succès plusieurs (et même beaucoup de) lièvres thématiques et techniques à la fois. Et c’est bien ainsi que la littérature est grande et que nous l’aimons.
Hugues Robert complète sa recension parue dans le Monde des Livres.